La Marine et l’aviation entretiennent des relations anciennes et profondes. A l’origine, il y eu d’abord le ballon d’observation embarqué. Le premier fut détruit par le feu lors de la bataille d’Aboukir, en août 1798. Puis, l’ingénieur du génie maritime Dupuy de Lôme inventa un modèle de dirigeable qui inspira l’industriel Clément-Bayard pour la première traversée de la Manche en ballon, en octobre 1910. Enfin, les premiers vols d’Alberto Santos-Dumont (1906), d’Henri Farman (1908) et, surtout, la traversée du Channel par Louis Blériot en 1909 marquent l’histoire. La France est une des nations pionnières dans la conquête des airs, l’opinion publique s’enthousiasme. Un an plus tard, la Marine lance une première étude pour envisager l’utilisation de l’aéroplane dans le cadre maritime.
Dans son ouvrage érudit et abondamment illustré, l’amiral Alain Oudot de Dainville, ancien chef d’état-major de la Marine et ex-pacha du porte-avions Clemenceau, retrace avec minutie et passion l’histoire de l’aéronautique navale. Il détaille chaque grande étape de cette fabuleuse aventure, de la naissance (en 1910, avec l’achat d’un premier avion) jusqu’à l’époque contemporaine avec l’entrée en service du porte-avions Charles-de-Gaulle (mai 2001) et celle du Rafale Marine, l’année même des attentats du 11 septembre 2001 et du déclenchement de l’opération Enduring Freedom. « La période contemporaine a donc transformé les forces aéronavales en justiciers des situations de crise, constate l’amiral Oudot de Dainville. Seules les puissances dominantes sont capables de construire un porte-avions, de l’utiliser, de l’entretenir et de le renouveler. » (CD)
Vol au vent marin, un regard sur l’histoire de l’Aéronautique navale
Amiral Alain Oudot de Dainville, Éd. Ardhan, 308 p., 42 €.