Déployée depuis le 19 mai dans l’opération Chammal, qui mobilise actuellement 1000 militaires français, la frégate de défense aérienne Forbin a été placée du 2 au 14 juin en soutien associé du groupe aéronaval américain Carrier Strike Group 8 (CSG-8), qui a opéré pendant près de quinze jours depuis la Méditerranée orientale.
Positionné dans le canal de Syrie, le Forbin a ainsi partagé sa situation tactique avec le groupe américain durant toute la durée de l’opération. Les liaisons de données entre les Français et les Américains ont permis à la frégate de défense aérienne de fournir à ses alliés un préavis important sur toute potentielle menace pour le groupe aéronaval américain ou ses avions. Le contre-amiral Batchelder, commandant le CSG-8, a particulièrement apprécié le rôle assumé par le Forbin, conférant une réelle profondeur dans l’élaboration de la situation tactique. Durant toute cette période, le Forbin a pu bénéficier du soutien logistique du ravitailleur américain USNS Medgar Evers, qui avait rejoint le CSG-8. Début juin, la frégate française et l’unité américaine ont ainsi procédé à un ravitaillement en combustible à la mer.
Coopérations et interopérabilité
Les intégrations de bâtiments de défense aérienne dans les groupes aéronavals américains sont régulières. Le CSG-8, par exemple, n’est pas inconnu du Forbin qui avait déjà croisé sa route au cours de son passage en Méditerranée en décembre, juste avant qu’il ne rejoigne le golfe Arabo-Persique pour opérer au sein de la TF 50. Ces coopérations franco-américaines visent à développer l’interopérabilité entre les deux marines, et permettent à chaque fois de démontrer rapidement la capacité des unités françaises à assumer des responsabilités de contrôle et de commandement dans le domaine de la défense aérienne d’une force navale. Cette solide confiance entre les deux marines est essentielle pour mener l’opération Chammal, lancée en septembre 2014.
La Marine dans Chammal
Depuis septembre 2014, à la demande du gouvernement irakien, et en coordination avec les alliés de la France présents dans la région, l’opération Chammal a pour objectif de mettre Daech à la portée des forces irakienne, et repose sur deux piliers : l’un aérien pour frapper les capacités militaires de Daech, et l’autre de formation des forces armées irakiennes. Engagée dès les premières heures de l’opération, la Marine déploie de nombreux moyens dans le golfe arabo-persique en Méditerranée orientale pour placer au plus haut niveau la participation française dans la coalition.
A titre d’exemples, les premières frappes aériennes réalisées en septembre 2014 par des avions de chasse français ont pu être conduites grâce à des missions de connaissance et d’anticipation menées en amont par les équipages d’Atlantique 2 des flottilles 21F et 23F qui se relaient pour assurer une permanence sur la base jordanienne.
Un mois plus tard, la frégate anti-aérienne Jean Bart et son détachement hélicoptère embarqué de la flottille 36F ont intégré la Task Force 50 (TF50), constituée autour du porte-avions USS Carl Vinson. Le but : contrôler une zone de défense aérienne au profit du centre interalliés des opérations aériennes (CAOC), situé au Qatar, assurer la défense aérienne du porte-avions américain et enfin être régulièrement « horizon reference unit » (HRU), pour faciliter l’appontage de nuit sur leCarl Vinson. Les équipages de Panther de la 36F, quant à eux, ont participé à la surveillance, la reconnaissance maritime et le soutien logistique.
Le groupe aéronaval (GAN) français, constitué autour du Charles de Gaulle, a rejoint l’opération Chammal en février puis en décembre 2015. 2 600 marins ont alors permis d’assurer la permanence aéronavale pour le compte de la TF 50 pendant plusieurs jours.
Une permanence est également assurée par la marine en méditerranée orientale depuis le début de l’opération pour maintenir une capacité autonome d’appréciation de la situation.
Source: Marine nationale