Le 23 juin 2018, le cargo Thorco Lineage, battant pavillon philippin, avec un équipage de 18 marins à bord, s’échoue au large de la pointe nord-est de Raroia (Polynésie française). Le cargo transporte dans ses soutes 10 200 tonnes de calcine de zinc, un produit hautement toxique et polluant.
Après un repérage aérien effectué par un Dauphin et un Gardiande la flottille 35F de la Marine nationale, une équipe d’évaluation et d’intervention (EEI) est hélitreuillée à bord du navire tandis que le bâtiment multi-missions (B2M) Bougainville est dérouté de sa mission de police des pêches dans les Marquises et se rend auprès du navire échoué.
Le Bougainville arrive sur zone le 26 juin. Après 4h30 d’efforts dans des conditions délicates, le déséchouement est réussi. Le remorquage du cargo est alors effectué vers une position de dérive non dangereuse. Le Bougainville commence la surveillance et se tient prêt à intervenir.
Le 28 juin, le Thorco Lineage est pris en remorque par l’Aito Nui et débute son transit vers Papeete sous la surveillance du Bougainville. Le convoi arrive au port de Papeete le 3 juillet dans la soirée.
Sans la réussite du déséchouement du cargo et l’action déterminante du Bougainville tout au long de cette opération d’envergure, le Thorco Lineage aurait très certainement causé une catastrophe écologique majeure.
En juillet 2017, la frégate de surveillance Vendémiaire et le B2M D’Entrecasteaux avaient contribué à empêcher le déversement des hydrocarbures du Kea Trader, porte-conteneurs de 184m, échoué sur un récif aux abords de la Nouvelle-Calédonie. Ces événements viennent conforter deux choix : celui des capacités du B2M, navire polyvalent et hauturier capable de mener des missions de souveraineté diversifiées pour protéger les intérêts français outre-mer, et celui inscrit dans la LPM de redonner des moyens d’intervention à chaque façade ultramarine tout en accélérant leur livraison. Les 6 patrouilleurs outre-mer et les 3 patrouilleurs légers guyanais viendront compléter les capacités des B2M. Ces moyens sont indispensables pour prendre en compte les risques liés à l’explosion du trafic commercial maritime, à la fois catalyseur et incarnation de la mondialisation.
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