Unités spécialisées composées d’une trentaine de gendarmes maritimes, les pelotons de sûreté maritime et portuaire (PSMP) assurent la surveillance et la sécurisation des espaces maritimes et portuaires, à savoir les plans d’eau intérieurs des ports et les approches maritimes. Leur zone d’intervention, qui englobe des espaces terrestres et maritimes, permet d’assurer une continuité entre les dispositifs mis en place par le préfet de département et le préfet maritime sous la responsabilité conjointe desquels ils sont placés.
Une réponse à la menace terroriste
Le déploiement des pelotons de gendarmerie maritime et portuaire a été mis en place pour sécuriser les grands ports maritimes civils et militaires et répondre à la menace terroriste grandissante pesant sur la France, en particulier à partir de 2015.
Le premier PSMP a été installé en 2006 dans le port du Havre. Deux autres ont été établis à Marseille Port-de-Bouc (2009) et Marseille Joliette (2010). Deux nouveaux pelotons ont vu le jour à Dunkerque et Montoir-de-Bretagne en 2017 et 2018. Le port de Calais sera doté à son tour d’un PSMP en 2019. Trois PSMP militaires (à Brest, Cherbourg et Toulon) complètent le dispositif.
Des actions menées à la demande des préfets de département et des préfets maritimes
Les PSMP sont subordonnés opérationnellement et organiquement au commandant de groupement de gendarmerie maritime. Ils agissent, selon les cas, sous l’autorité du préfet maritime (en mer au-delà des limites administratives des ports et au-delà de la limite transversale de la mer dans les estuaires), ou sous celle du préfet de département (dans les limites administratives des ports ou en deçà de la limite transversale de la mer dans les estuaires).
Des acteurs majeurs de la défense maritime du territoire
Au-delà de leurs missions en matière de lutte antiterroriste, les PSMP ont une mission générale de sûreté dans les ports où ils sont implantés. Ils participent à la lutte contre le transport illicite de marchandises, l’immigration clandestine et les autres actes de malveillance de droit commun. Ils accomplissent leur mission en combinant recueil de renseignement, sensibilisation des acteurs, expertise en matière de prévention (évaluation de sûreté), surveillance générale avec patrouilles et contrôles à quai et à la mer, intervention, investigations et traitement judiciaire. Les équipes de protection embarquées des navires à passagers (EPNAP) sont d’ailleurs essentiellement constituées de personnel des PSMP, en raison de leur savoir-faire.
À la fois unités de prévention et d’action, les pelotons de sûreté maritime et portuaire constituent une composante majeure de la défense maritime du territoire.
Témoignage
Lieutenant Nicolas, commandant du PMSP de Port-de-Bouc
« Nous sommes chargés de veiller à la sûreté maritime et portuaire sur les bassins ouest du grand port maritime de Marseille, nous participons activement à la lutte contre les actes malveillants voire les actions criminelles de haute intensité. Nous assurons donc le contrôle de la zone et sécurisons les installations portuaires, notamment les infrastructures de l’industrie pétrochimique présentes sur notre circonscription. Nous sommes aussi amenés à intervenir pour des délits de droit commun ou des entraves à la navigation. Un jour, un plaisancier amarré à une bouée cardinale qui ne voulait pas obtempérer a menacé des lamaneurs avec une arbalète et nous avons été contraints de procéder à son interpellation. Nous pouvons également être détachés en Guyane pour des missions renforcées de police des pêches. En 2018, j’ai eu le privilège d’y commander le détachement Mako, fort de 17 gendarmes venant des trois façades maritimes. Ce furent trois semaines d’une mission passionnante contre la pêche illicite, de la frontière du Surinam à celle du Brésil. »
À RETENIR
Les PSMP militaires sont déployés dans trois ports militaires (Toulon, Brest et Cherbourg) et cinq ports civils (Le Havre, Marseille Port-de-Bouc, Marseille Joliette, Dunkerque et Montoir-de-Bretagne). Ce dernier est déjà en place mais poursuit sa montée en puissance opérationnelle. Suivra, cette année, la mise en place progressive du PSMP de Calais.