Le 1er avril 2019, Frank Bruno, explorateur, navigateur et auteur, s’est rendu à l’École du Personnel du Pont d’Envol (EPPE), à la rencontre des instructeurs et élèves de l’école.
Lors d’une conférence présentant ses défis et sa façon de s’y préparer, il a décidé d’évoquer devant les jeunes marins le dépassement de soi et l’apprivoisement de la peur pour en faire une alliée. Cet échange aux allures de leçon de vie aura rappelé aux futurs (personnel de pont d’envol de hangars (PEH) l’importance d’observer les règles de sécurité sur les ponts d’envol des bâtiments porte-aéronefs.
Retour sur son parcours…
A 18 ans, Frank Bruno participe, depuis le porte-avions Foch, aux opérations dans le cadre du conflit au Liban. Alors qu’il travaille directement auprès des avions de chasse, un accident nécessitera de l’amputer d’une partie de sa jambe droite, au niveau du tibia. Malgré les difficultés, il décide de faire de cet accident une force et transforme ce drame en une reconstruction remarquable.
Devenu par la suite moniteur de plongée sous-marine, il créé une école de plongée en Corse, puis l’association Bout de vie, visant à aider les personnes en situation de handicap à surmonter leur différence. En parallèle, Frank Bruno se fait connaître au travers d’exploits sportifs, prouvant ainsi que les handicapés sont capables de devenir des athlètes reconnus : ascension du Kilimandjaro, traversée de l'Atlantique à la rame, course en autonomie de 114 km jusqu'au pôle Nord, ou encore traversée de 410 km en autonomie complète d'ouest en est, du Groenland. En solitaire, il descend le fleuve Yukon en kayak sur des milliers de kilomètres au cœur de l’Alaska. Enfin, il réalise l’expédition Arcticorsica : 5 500km de kayak et vélo, depuis l’océan Arctique jusqu’en Corse du sud. 116 jours d’abnégation et de détermination sans faille pour arriver au bout de son rêve. Il est fait chevalier de la légion d’honneur en 2016 et se fait remettre la médaille sur le pont d’envol du porte-avions Charles de Gaulle, entouré de ses amis et du personnel du service PEH. « Cette médaille c’est le fruit d’un travail de fond, sans relâche et je vous la dois à tous » déclare t’il lors de la cérémonie de remise de médaille
« Les malheurs qui nous arrivent ne sont pas des punitions mais des défis à relever », ce sont ses mots à l’attention des futurs PEH qu’il a rencontré le 1er avril dernier, de retour à l’école qui l’a formé au début des années 80.
