Les ressources en thon rouge sont gérées au niveau international par la commission internationale de conservation des thonidés de l’Atlantique (ICCAT en anglais). En 2019, les quotas ont été augmentés de 10 %. Le thon est pêché au large de Malte ou des Baléares puis transféré vivant dans des cages de transport pour être amené vers des fermes d’engraissement avant d’être vendu.
Chaque jour, des contrôleurs des pêches (2 officiers-mariniers français, 1’administrateur des affaires maritimes et 1 contrôleur maltais) accrédités par l’Agence européenne de contrôle des pêches mènent une inspection sur des bâtiments signalés par le centre national de surveillance des pêches (CNSP) basé à Etel dans le Morbihan. Grâce au FEAMP (Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche), la Commission européenne apporte son soutien financier aux Etats mettant en œuvre le régime de contrôle des pêches. Une demande sera déposée et instruite par France Agrimer au bénéfice de la marine nationale.
Pour mener à bien ces patrouilles, le Bâtiment de soutien et d’assistance métropolitain (BSAM) Loire a été renforcé de plusieurs marins mais aussi de contrôleurs des pêches. Il s’agit ainsi, pour un bâtiment dont l’effectif initial est de 17 personnes, de bénéficier des renforts d’une équipe du service de santé des armées mais aussi de marins permettant de dégager un armement d’embarcation dédié. Les plongeurs sont appelés à plonger plusieurs heures dans des cages pleines de thons capturés pour en vérifier le comptage ou la taille grâce à une caméra stéréoscopique adaptée. Avec son embarcation de drome opérationnelle (EDO NG) et son bossoir simple et rapide, la Loire a ainsi pu multiplier les contrôles et les plongées.
Pour le maître Mélanie, l’infirmière du bord, « la mission Thon Rouge est l’occasion d’intervenir dans des domaines très différents ». D’une part, il est fréquent que des pêcheurs se blessent en travaillant, et dans ce cas-là le BSAM leur apporte une assistance médicale. D’autre part, comme les plongées sont fréquentes au cours de cette mission, il faut être capable de réagir vite dans le cas d’un accident de plongée qui peut éventuellement mener à une évacuation médicale. Enfin, la zone de pêche est proche des flux migratoires, et dans ce cas il est important d’être en mesure de prodiguer rapidement des soins à des personnes fragilisées.
Le quartier-maître Florent est patron d’embarcation et son rôle est d’emmener les contrôleurs à bord du bateau de pêche, et les plongeurs vers les cages de thons. En tant que patron d’embarcation, il est responsable de toutes les personnes qui sont à bord. Il lui revient donc la prise de décision quant à la sécurité nautique. Par exemple, si la mer est trop agitée, il peut décider de faire cesser la plongée et de rallier le bâtiment. Pour lui, ce rôle est l’occasion « d’avoir des responsabilités, et d’être au plus près de l’environnement marin ».
La police des pêches est une mission de l’action de l’État en mer qui s’exerce dans un cadre interministériel et européen. Elle vise à garantir la souveraineté de la France en mer et à protéger les ressources halieutiques. De nombreux moyens sont engagés, dont la Marine nationale qui représente l’acteur majeur de l’action de l’État en mer dans son segment hauturier.