Le 25 février, 130 officiers-élèves ont embarqué à Toulon sur le porte-hélicoptères amphibie (PHA) Tonnerre et la frégate La Fayette. Ces derniers ont navigué au plus près des zones d’intérêt stratégique de la France.
Ce déploiement opérationnel de longue durée d’un groupe amphibie a permis aux officiers-élèves d’apprendre leur métier à la mer en appréhendant au mieux la complexité des missions et des différents théâtres d’opérations. Le groupe avait notamment pour objectif la réalisation de missions et d'exercices militaires à dominante amphibie, de missions de souveraineté et d’assistance humanitaire, tout en renforçant l’interopérabilité interarmées et interalliée. En parallèle, les officiers-élèves ont été formés à leur spécialité future, dans un contexte opérationnel.
Immersion au cœur de la vie opérationnelle
Lors de la première phase de la mission, les officiers-élèves ont alterné cours magistraux « opérationnel » (OPS) ou « énergie » (ENERG) et mise en pratique concrète dans les postes de quart au sein des équipages du Tonnerre et du La Fayette.
Les instructeurs de l’École d’application des officiers de Marine (EAOM), en charge de leur formation, leur transmettent leur savoir, afin que ces jeunes officiers soient rapidement opérationnels au sein des forces en tant qu’officiers chefs de quart (OCDQ), de quart opération (OQO) ou de quart navire (OQN).
Des périodes de cours théoriques de 12 jours ont alterné avec des périodes de même durée de mise en pratique, de quart en passerelle de navigation, sous l’encadrement des membres d’équipage. Intégrés au sein des services du bord, durant ces périodes de mise en pratique les officiers-élèves ont vécu au rythme opérationnel du Tonnerre et du La Fayette. La présence d’une frégate de type La Fayette (FLF) au sein du groupe Jeanne d’Arc a permis aux officiers-élèves de se projeter à bord d’une frégate de premier rang, que certains rejoindront pour une première affectation.
En cas d’alerte opérationnelle, ils sont directement intégrés au sein des cellules de planification et de conduite des opérations, comme dernièrement lors de l’opération Caouanne d'assistance à la population touchée par le cyclone Idaï au Mozambique.
Attribution de la spécialité et autonomie progressive
Arrivé à mi-mandat de la mission, le déploiement a ensuite pris un nouveau tournant pour les officiers-élèves qui ont pris connaissance de la spécialité dans laquelle ils débuteraient leur carrière.
Lors de cette seconde partie de mission, les périodes de quart ont placé les officiers-élèves en situation de responsabilité en leur conférant le maximum d’autonomie. Les périodes théoriques ont été consacrées aux cours de spécialité, dispensés par les instructeurs et ponctuellement par des marins du bord. Cette nouvelle phase de la mission Jeanne d’Arc leur a permis d’approfondir leur connaissance du matériel et des systèmes dont ils auront la charge dans leurs futures affectations.
Une sensibilisation aux enjeux géopolitiques et humains
Durant les cinq mois de la mission Jeanne d’Arc, de nombreux créneaux d’échanges ont été planifiés pour préparer les officiers-élèves à leurs futurs rôles de chef de service et de capitaine de compagnie. Ainsi, des tables rondes avec les officiers supérieurs leur ont permis d’échanger sur des thèmes d’actualité et de la vie de marin. Ils ont discuté des contraintes de la vie embarquée, du statut du militaire de l'éthique de l’officier, des relations hiérarchiques avec leurs subordonnés et supérieurs et ont pu bénéficier du retour d'expérience sur certaines opérations.
Des conférenciers, journalistes, chercheurs ou diplomates ont également été invités à bord pour apporter une vision fine de l’actualité de défense, de l’environnement géopolitique des zones traversées et des intérêts stratégiques de la France.
Enfin, les officiers-élèves ont été amenés à découvrir les relations avec la presse et à se préparer à prendre la parole face aux caméras.
La participation des officiers en formation au déploiement du groupe amphibie a été l’occasion pour eux d'appronfondir leur connaissance des systèmes navals modernes par la pratique du métier. La mission Jeanne d’Arc constitue l’aboutissement de leur formation d'officier.
La rédaction
A propos de la mission Jeanne d'Arc 2019