L’initiative du CIRFA de Lorient
Tous les deux ans, le concours « Féminisons les métiers de l’aéronautique » est ouvert à des équipes de jeunes lycéennes ou collégiennes, soutenues par un employeur du domaine aéronautique ou spatial, civil (Air France, Thales…) et institutionnel (Marine nationale, CNES, armée de l’Air…). Cette année, il visait à sensibiliser les jeunes filles à ces filières réputées masculines. Chaque équipe devait réaliser une bande dessinée en lien avec des marraines de ce milieu professionnel captivant.
Par l’équipe du CIRFA Marine de Lorient
Cette sixième édition du concours a rassemblé 25 équipes, dont une aux couleurs de la Marine, composée de sept jeunes lycéennes de trois lycées professionnels de Lorient, Hennebont et Port-Louis (56). Elles ont été accompagnées dans cette aventure par une conseillère en recrutement du centre d’information et de recrutement des forces armées (CIRFA) Marine de Lorient, et quatre techniciennes ou officiers d’aéronautique navale de la base d’aéronautique navale (BAN) de Lann-Bihoué.
PLUSIEURS MOIS DE TRAVAIL EN ÉQUIPE
La cérémonie de remise des prix, le 18 juin au Bourget, a été pour toutes l’aboutissement d’un travail de plusieurs mois, mais surtout, l’occasion de rassembler employeurs et jeunes femmes autour d’un objectif commun : féminiser davantage la filière aéronautique. Durant la réalisation de leur projet, les lycéennes ont rencontré à plusieurs reprises leurs marraines au bureau Marine du CIRFA de Lorient et sur la BAN de Lann-Bihoué. Ces immersions leur ont permis de découvrir la Marine et les métiers de l’aéronautique navale, et de trouver l’inspiration pour dessiner et écrire leur bande dessinée.
UN PROJET REPRÉSENTATIF D’UN ÉLAN GLOBAL VERS LA FÉMINISATION
Le CIRFA Marine de Lorient participait pour la troisième fois à ce concours. Déjà récompensée en tant que « Découverte des armées » au Prix Armées jeunesse 2019, la bande dessinée n’est pas ressortie lauréate du concours « Féminisons les métiers de l’aéronautique ». Cela n’entache en rien l’aventure exceptionnelle que ces sept jeunes filles auront vécue et qui a confirmé leur attrait pour les métiers techniques de l’aéronautique. Ce beau projet illustre l’ambition de la Marine nationale pour 2030 : augmenter la féminisation de notre armée, de 14 % à 30 %.
Témoignages
Cols Bleus : Que retenez-vous de cette expérience ? Qu’est-ce qui a changé pour vous ?
Agathe : « Avant le concours, j’hésitais entre travailler plus tard dans une usine, en tant que technicienne d’usinage, ou au contact des avions, pour les réparer ou les contrôler. Depuis que nous avons participé au concours et, surtout, grâce à notre journée à Lann-Bihoué à la rencontre avec nos marraines, j’ai envie de devenir mécanicienne avions (porteur). Même si c’est un domaine complexe, j’ai envie d’y croire. Comme on dit, il faut toujours aller au bout de ses rêves ! »
Nolwen :« J’ai beaucoup aimé ce projet, car j’ai pu rencontrer de belles personnes, voir différents corps d’armée et découvrir qu’il n’y a pas que des bateaux dans la Marine. Le projet m’a aussi permis d’y voir plus clair dans mon orientation professionnelle. Je sais désormais que je veux devenir marin ! »
Cols Bleus : Qu’a représenté ce concours pour vous et comment avez-vous appréhendé votre rôle de marraine ?
Enseigne de vaisseau CAROLE, contrôleuse aérienne (CONTA) :« J’ai toujours souhaité travailler dans le secteur de l’aéronautique. Lorsque j’étais en terminale, c’est le site “Air emploi” qui m’a orientée dans le choix d’études me permettant d’envisager une carrière dans l’aéronautique navale. J’estime que nos spécialités et carrières ne sont pas assez connues. Participer au concours “Féminisons les métiers de l’aéronautique” a été pour moi une évidence. C’était un moyen de les faire découvrir aux jeunes, qu’il s’agisse d’ailleurs de filles ou de garçons. Dans ma carrière, je n’ai jamais ressenti que le fait d’être une femme puisse être un frein. Je ne m’étais même jamais posé cette question avant que les jeunes participantes au concours me la posent. Il est vrai que le métier de contrôleur est l’un des plus féminisés de l’aéronautique navale. Toutefois, j’ai maintenant conscience que certaines peuvent ressentir une réticence de la part de leur entourage. Pourtant, si elles sont passionnées, elles doivent tenter l’aventure. En tant que marraines, nous avons voulu transmettre à ces jeunes filles l’envie d’essayer, envers et contre toutes les censures, pour vivre un métier d’exception totalement accessible aux femmes. »