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RESILIENCE - Trois questions au SM Mélanie, navigateur timonier sur le Dumont d’Urville

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Pour la jeune Mélanie, tout a commencé au cours d’une préparation militaire effectuée dans l’armée de terre en Martinique où elle eut l’opportunité de découvrir la Marine. De nature curieuse, Mélanie a été poussée par sa soif d’aventure et par l’appel du large pour servir sous le pavillon national.

Engagée en 2008, Mélanie a effectué sa formation de quartier-maître de la flotte au pôle-école Méditerranée de Saint-Mandrier. A l’issue de ses cours, elle rejoint l’équipage du prestigieux porte-avions Charles de Gaulle où elle fait ses premières armes durant quatre années. Après ce premier épisode embarqué, le quartier-maître Mélanie intègre l’équipage de la frégate de surveillance Nivôse à la Réunion. Elle y effectue de nombreuses patrouilles dans les terres australes et antarctiques françaises, située dans la zone sud de l’océan Indien. Elle retournera une nouvelle fois sur le Charles de Gaulle pour trois ans entre 2016 et 2019, mais cette fois-ci en qualité de second-maître navigateur timonier. Un nouveau poste pour Mélanie grâce à l’obtention de son brevet d’aptitude technique NAVIT. 

Le second maître Mélanie est à présent navigateur timonier à bord du bâtiment soutien et d’assistance outre-mer (BSAOM) Dumont d’Urville, basé à Fort-de-France en Martinique. Un retour aux sources pour elle, qui lui permet d’œuvrer en faveur des Français ultramarins de l’arc antillais. 

Second maître, quelle est votre fonction principale à bord du BSAOM Dumont d’Urville ? 

Je suis affectée sur le Dumont d’Urville, équipage B, en tant qu’adjoint de quart du chef de quart, ma fonction principale à bord. Mon rôle est de seconder le chef de quart en participant à la sécurité nautique. Toujours dans ce cadre, je suis amenée à m’occuper également de l’entretien et de la mise à jour des instruments de navigation. Je possède également plusieurs autres fonctions en plus de ma spécialité de navigateur timonier, comme celle de barreur et veilleur en passerelle, tireur 12.7mm et également vaguemestre*. En définitif, nous sommes un peu multitâches sur le bâtiment, qui est lui-même très polyvalent. 

Vous avez récemment participé à l’opération Résilience avec le reste de l’équipage. Quelles ont été vos actions ? Pouvez-vous également nous dire ce que cela a représenté pour vous ? 

Le rôle principal de l’équipage était de délivrer du fret dans la zone Antilles-Guyane, principalement dans les îles du nord et en Guyane. Ce fret, comprenant notamment du gel hydro-alcoolique et des masques, était à destination des autorités locales antillaises et guyanaises, qui a ensuite été distribué aux habitants. 

Le fait de participer à l’opération Résilience a été une véritable fierté. D’autant plus que nos actions se sont déroulées dans la zone Antilles, la région qui m’a vu naître. J’ai donc, dans un sens, eu le sentiment d’aider directement ma famille et mes amis de Martinique, de Guadeloupe et de Saint-Martin, notamment lorsqu’il fut question d’acheminer du fret au profit de la population française antillaise. Ce fut également une fierté pour eux aussi car ces derniers connaissent mon engagement dans la Marine nationale et dans cette opération particulière. J’ai d’ailleurs reçu de nombreux messages de soutien qui m’ont véritablement boostée, me donnant une force et une motivation supplémentaire pour poursuivre mes missions. 

Une dernière question pour finir. Au vu de votre riche expérience, quel conseil donneriez-vous à un jeune qui souhaiterait s’engager ? 

Le meilleur conseil que je puisse donner est qu’il soit motivé, avant et après avoir intégré les rangs de la Marine nationale car elle vous donne l’opportunité de faire des choses incroyables, parfois réalisables nulle part ailleurs. J’en veux pour exemple une escale unique en son genre, sur la petite et méconnue île de Crozon dans les terres australes et antarctiques françaises. Un endroit singulier habité par soixante mille manchots et quelques scientifiques travaillant dans un environnement magnifique, au paysage sauvage. Très peu de métiers m’auraient permis de poser le pied dans un endroit sans nulle autre pareil. 

Mon deuxième conseil est qu’il devra néanmoins garder la tête sur les épaules car la Marine est un milieu exigeant où une grande rigueur est demandée et où le respect règne, que ce soit envers les supérieurs comme envers les subalternes. Une valeur cardinale qui forge l’ADN du marin et qui permet de créer notre fameux esprit d’équipage. 

Lancée le 25 mars 2020, l’opération Résilience constitue la contribution des armées à l’engagement interministériel contre la propagation du COVID-19. Avec Résilience, les armées s’engagent dans l’ensemble des secteurs où elles peuvent apporter un soutien aux autorités civiles, en adaptant leur action aux contextes locaux et dans le cadre d’un dialogue permanent avec les autorités civiles. Résilience est une opération militaire inédite, dédiée au soutien des services publics et des Français dans les domaines de la santé, de la logistique et de la protection, en métropole et outre-mer, tout en prenant en compte la nécessité de poursuivre les opérations au profit de la sécurité des Français, sur le territoire national, dans les airs, sur les mers, dans l’espace cyber, comme sur les théâtres extérieurs.

 

*Marin chargé du service postal sur un bâtiment de la Marine nationale

Sources : État-major des armées
Droits : EMA


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