Le 18 février 2021, le bâtiment de soutien et d’assistance outre-mer (BSAOM) Bougainville a terminé sa période de mise en condition opérationnelle par un exercice de grande ampleur simulant une opération d’aide à la population après une catastrophe naturelle. Sous le regard attentif de la division Entraînement de l’état-major de la Force d’action navale (ALFAN), déployée en Polynésie française pour valider le bon niveau d’entrainement des bâtiments qui y sont basés, ils ont bénéficié de la collaboration du Service de santé des armées (SSA) et du RIMaP-P (Régiment d’infanterie de marine du Pacifique – Polynésie).
Le scénario reconstituait une opération HADR (Human assistance, disaster relief), qui consiste à porter assistance à des populations frappées par une catastrophe naturelle. Dans ce cadre, une vingtaine de personnes, des plastrons fournis par le RIMaP-P, se trouvaient en détresse sur un rivage de Taravao, l’isthme joignant les deux parties de l’île de Tahiti, privés d’habitation, d’eau et de nourriture après le passage d’un cyclone.
Le Bougainville, ne pouvant approcher des côtes avec son tirant d’eau trop important, s’est donc entraîné à déployer une équipe composée de personnels de l’équipage comme du SSA grâce à une embarcation de servitude. Les marins du Bougainville, sous la direction d’un chef d’équipe avaient pour mission de dresser des tentes, assurer les palpations de sécurité et fournir les premières denrées de survie aux rescapés – ce matériel étant fourni par le groupement de soutien -, tandis que l’équipe médicale procédait aux premiers bilans de santé ainsi qu’aux démarches administratives pour recueillir les identités des personnes.
Les « rescapés » ont été pris en charge par ordre de priorité médicale et transférés à bord par rotations successives des embarcations légères du bord. Ils ont rejoint Tahiti dans l’après-midi.
Les membres de la division Entraînement supervisaient et conseillaient au besoin le bon déroulement de l’action, ajoutant ponctuellement de nouvelles données au scénario afin de vérifier la capacité de réaction de l’équipage : choc post-traumatique, tentative d’évasion… Un exercice de haute intensité pour le Bougainville dont l’équipage optimisé grâce à la forte automatisation du bateau doit se montrer polyvalent dans les interventions.
Ce type d’entraînement, qui permet de qualifier nos marins à de telles interventions, est des plus réalistes au regard de la situation des îles de Polynésie et des pays insulaires du Pacifique, soumis aux risques de catastrophes naturelles et notamment des cyclones. Les forces armées en Polynésie sont qualifiées et prêtes à porter secours à la population lors de tels événements. La validation du stage du Bougainville par la division Entrainement en atteste.
Les 900 militaires des forces armées en Polynésie française (FAPf) constituent un dispositif interarmées prépositionné à dominante marine, qui, avec les Forces armées en Nouvelle Calédonie (FANC), a pour principale mission d’assurer la souveraineté de la France sur le « théâtre Asie Pacifique » et de positionner la France comme nation riveraine. Pouvant être renforcé ponctuellement par des éléments de métropole, il permet à la France d’intervenir en cas de catastrophe naturelle, de lutter contre les menaces grandissantes comme les trafics illégaux, d’affirmer son attachement au droit international et à la liberté de navigation, et d’animer la coopération militaire régionale avec l’ensemble des pays riverains de la zone pacifique.