Embarqué ou à terre, le météorologiste-océanographe (METOC) analyse et exploite des données indispensables dans la réussite des missions de la Marine nationale.
Quel est votre rôle au sein des FAA ?« J’exploite les données météorologiques et océanographiques afin d’élaborer les prévisions destinées aux états-majors opérationnels et aux équipages des bâtiments et aéronefs. Pour être en mesure d’établir les prévisions, je travaille avec des logiciels de haute technologie de météo France, spécialement conçus pour répondre aux besoins des armées. En fonction de la zone, des besoins etdes circonstances, je choisis les paramètres les plus élaborés (vent, humidité, température, air sec, état de la mer, etc.) afin de réaliser ma propre analyse que je présente par le biais d’une synthèse quotidienne au Commandant supérieur des Forces armées aux Antilles (COMSUP) mais également aux unités en mer. »
Quelles sont les particularités de la zone Antilles-Guyane ?« Vous le savez, l’arc antillais est une zone qui connaît une grosse incidence cyclonique. L’activité est donc très soutenue pendant la saison des cyclones et plus particulièrement, de juillet à novembre. Je travaille également pour les Forces armées en Guyane. De fait, un point météo précis doit être réalisé lors d’exercices ou d’opérations d’aérolargage issu ou lors des lancements de satellites au Centre spatial guyanais (CSG) à Kourou. Quotidiennement, je surveille la position de nos bâtiments à la mer, les conditions météorologiques observées et prévues ainsi que les éléments météorologiques des autres domaines bordant l’arc antillais. À titre d’exemple, je peux surveiller l’activité volcanique de la montagne Pelée, celle de la soufrière de Saint-Vincent via les bulletins officiels mais aussi je peux être attentif àl’activité sismique de la région. »
Pourquoi avoir choisi d’être marin ? « Le poste de METOC au sein de la Marine nationale nous permet de changer d’affectation tous les 2 à 3 ans afin d’enrichir notre domaine d’activité sur des postes embarqués, à terre, en opération extérieure et en outre-mer. Grâce à ces diverses mutations, au sein des armées, chaque jour est une aventure. Vous êtes constamment au cœur de la planification, de la conduite de l’action. Mon métier me permet d’être en contact direct avec les hautes autorités, j’ai un vrai rôle de conseiller auprès du COMSUP. C’est un challenge quotidien qui me plait. »
La météo c’est une science qui parle à tous, est-ce que vous vous servez de vos compétences dans un autre domaine que l’armée ? « Oui, effectivement. Je me sers de mes compétences pour ma passion, la plongée sous-marine. C’est un monde tout autant fascinant qu’exigeant. Dès que je plonge, mon quotidien professionnel me suit. Je mets en pratique mes connaissances de METOC pour assurer le bon déroulement de la sortie. En tant qu’encadrant, c’est important de prendre toutes les précautions pour assurer la sécurité des plongeurs. »
Les 1 000 militaires des FAA garantissent la protection du territoire national et animent la coopération régionale depuis les départements de la Martinique et de la Guadeloupe. Ils constituent un dispositif interarmées de premier plan sur le théâtre Caraïbe, en coordination avec les forces armées en Guyane. Aux Antilles, les forces armées assurent des missions de souveraineté et de coopération régionale, et conduisent trois missions spécifiques : l’action de l’Etat en mer, sous l’autorité du délégué du Gouvernement pour l’action de l’Etat en mer afin de combattre efficacement le narcotrafic en mer et de coordonner la mise en œuvre des plans d’urgence en mer ; le secours aux populations en cas de catastrophes naturelles ou de situations humanitaires graves dans la zone ; la participation à une opération militaire dans un environnement national ou multinational comme à une évacuation de ressortissants.