Du 21 juin au 2 juillet, les douze officiers-élèves (OE) de spécialité « artilleur » ont embarqué à bord de la Frégate de type La Fayette (FLF) Surcouf pour un entraînement intensif à la mise en œuvre des armes.
À 8h30, le briefing débute. Dans le bureau des artilleurs du Surcouf, tous les marins sont attentifs aux consignes délivrées par l’officier-élève, directeur de l’exercice. Chronologie, munitions disponibles, mise en œuvre des armes, sécurité. Tous les aspects de la séquence sont évoqués afin que chacun puisse réagir rapidement et en sécurité. Après une dernière validation auprès du commandant, la séquence débute. Il est 9h00. Ce jour-là, le bord a dû réagir face à une menace asymétrique. À cette occasion, une embarcation est simulée par des ballonnets rouges et jaunes.
« Nouvelle détection dans le tribord 30 à 3 nautiques. » annonce l’instructeur. L’Officier de protection (OP) communique rapidement l’information au commandant : « Commandant, nouvelle piste inconnue dans notre tribord 30 à 3 nautiques. ». Les veilleurs sont concentrés. Cette embarcation, bien que lointaine, se rapproche du bâtiment et peut se révéler hostile. Soudain, l’instructeur annonce : « La piste en radial sur notre position, 2 personnes à bord !». L’OP demande à son adjoint de contacter l’embarcation afin de connaitre ses intentions et lui ordonner de rester à bonne distance du Surcouf. L’équipage suspect ne répond pas malgré de nombreux appels, et continue de se rapprocher. « Commandant d’OP, la piste ne répond pas. Vous demande l’autorisation d’effectuer un tir d’avertissement. ». « De commandant, accord. ».
C’est alors que l’équipage de l’embarcation sort, fictivement, des armes et commence à tirer sur la frégate. L’officier de protection ordonne donc : « CDV d’OP, tir à neutraliser sur la piste hostile dans notre tribord 45. ». « Secteur 1, secteur 3 : alerte ! » ordonne le Chef de défense à vue (CDV). Le canon de 20mm engage alors la piste, accompagné des deux mitrailleuses 12,7mm. Les coups s’enchaînent lorsque : « De secteur 1 : cible détruite. ». La première passe est terminée.
Au total, plus de soixante-dix entraînements de types divers ont été joués. Ils ont ainsi permis de former les OE de spécialité « artilleur » à chaque poste, tel que celui de tireur 12,7mm, directeur de tir, CDV ou directeur d’exercice. « Cet entraînement nous permet de mécaniser les différents reflexes et les procédures pour conduire des tirs en sécurité. C’est l’aboutissement de l’école de spécialité qui a débuté à mi mission, et la dernière formation nécessaire pour remplir nos prochaines fonctions. » explique l’Enseigne de vaisseau de seconde classe (EV2) Jean. Tirs de police, tirs contre une menace asymétrique, tirs sur but flottant, tirs anti-aérien. En quelques jours, les OE se forment à la fonction de directeur de tir pour tous les types de menaces possibles. En complément de ces exercices pratiques, ils suivent également une formation théorique auprès des marins du service « Armes ». « J’ai particulièrement apprécié de découvrir des systèmes d’armes complexes auprès de marins expérimentés et passionnés par leur métier. » poursuit l’EV2 Jean. Les seize officiers-élèves sont maintenant prêts à remplir leurs fonctions de chef de service armes dans leur prochaine affectation.
La mission Jeanne d’Arc 2021 est un déploiement opérationnel de longue durée d’un groupe amphibie articulé autour du PHA Tonnerre et de la FLF Surcouf. Outre leur activité de formation des officiers-élèves de la Marine, les deux bâtiments participeront tout au long de la mission à des exercices et des opérations interarmées et interalliés depuis la mer méditerranée jusqu’à l’Asie-Pacifique.