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Un marin du Montcalm s’illustre lors de la « diagonale des fous » !

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Le 20 octobre dernier, le second-maître Julien, moniteur de sport affecté sur la frégate anti-sous-marine Montcalm a pris le départ de la « Diagonale des fous », course extrême traversant l’île de la Réunion.

Réunissant plus de 2400 coureurs au départ, seuls 1700 d’entre eux franchissent la ligne d’arrivée, dont le marin courageux, entouré de quelques marins réunionnais, classé 292ème après 41 heures de course…

« Jeudi 20 octobre, 22h00 : ambiance de « fou » sur Saint-Pierre. Le compte à rebours vient d’être lancé et je suis aux avant-postes : 3, 2, 1... GO !!!

Les coureurs sont lâchés sur le front de mer, le départ est extrêmement rapide, porté par la clameur des spectateurs venus nous encourager. On se croirait à une arrivée du tour de France au sommet du Mont Ventoux. Je profite de ce moment en tapant dans les mains tendues sur mon passage. Nous voilà donc partis pour 41km de montée pour rejoindre Piton Textor (alt. 2165m). Sur les 25 premiers kilomètres, je n'arrive pas à m'alimenter et des débuts de crampes apparaissent. Mais au fil des heures, les sensations reviennent progressivement et la vue spectaculaire que nous offre le lever de soleil sur le Piton des Neiges me remet du baume au cœur.

La suite du parcours vers Cilaos est particulièrement technique avec la montée vers le coteau Kerveguen (9.8km/ 700m d+), dont le sol est jonché de racines et surtout la terrible descente vers Mare à Joseph (2.2km/800m d-). Je suis impressionné par la vitesse à laquelle les réunionnais descendent ces interminables marches !

Cilaos (km67) est le 2e point où je profite de mon assistance personnelle. Je prends le temps de refaire le plein et de mettre une tenue plus légère car il commence à faire très chaud, même en altitude. J'en profite également pour appeler mes proches en partant à l'assaut du Col du Taibit (6.4km/1200m d+). Tout va pour le mieux, et c'est bon signe car, apparemment, la course commence ici.

Arrivé dans le cirque de Mafate (km80), le moral au plus haut, je reconnais les sentiers empruntés il y a 2 ans lors d'une randonnée. Les jambes sont fraiches, je commence à rattraper d-‘autres coureurs sans difficulté. Les kilomètres défilent sous mes pieds : col des Boeufs (km85), sentier scout (km90), ilet à Bourse (km97), Grand-Place, Roche Ancrée (km104). Je suis sur les bases d'environ 36 heures et tout va bien. J'ai notamment pour compagnons de route les frères Jalabert.

Une préparation de plusieurs mois pour une expérience hors du commun

Nous attaquons maintenant un gros morceau pour sortir de Mafate avec la terrible montée du Maido (11km /1660m d+). Cette portion est longue et le manque de sommeil commence à se faire sentir, mais savoir que mes proches m'attendent au sommet m’aide à tenir bon. Arrivé à leur niveau, je prends quelques minutes pour faire les pleins, changer de tenue et avaler une soupe chaude, et repars dans la foulée (sans réelle pause, ce qui nuira à la suite de ma course). Malgré mes tentatives pour maintenir mon cap horaire de 36h, et ma motivation exacerbée par l’espoir d'entrer dans le top 100, les 13km/1660m d- vers Sans Soucis sont interminables, et me minent physiquement.

Arrivé au ravitaillement (km130), je décide de rejoindre les kinés et podologues pour me faire masser et me faire soigner des échauffements aux pieds. J'en profite également pour dormir 10 minutes. La torpeur me gagne, mais pas question de rester, je me réchaufferai en marchant ou en courant, si j'y arrive.

Les 20km qui suivent sont une véritable galère : le simple fait de marcher me met à la limite des crampes et l’envie omniprésente de dormir me contraint à m’arrêter 10 minutes dans un champ de cannes pour fermer les yeux.

Après la 2e nuit, j'arrive enfin à la Grande Chaloupe (km153) et entame la montée finale vers le Colorado (km162). Mes pas sont de plus en plus fluides et j'arrive au sommet plus frais que je ne l'étais en bas ! Je refais rapidement le plein et enchaine directement sur la descente vers le stade de La Redoute. Pas question de se reposer maintenant, c’est la dernière ligne droite !

Je quitte le sentier et rejoins le stade où je me force à courir « pour la photo ».

L'arrivée est juste devant moi, et j’aperçois des têtes connues dans le public : famille et amis vivant sur l'ile. L’émotion est si forte que les larmes me montent aux yeux, comme l’évacuation des tensions accumulées après un investissement personnel intense de plusieurs mois.

41h09 de course et la délivrance : ça y est, j'ai la médaille finisher (293ème et 1er Marin).

Et même si j'arrive bien loin des bases sur lesquelles j'étais parti et que j’ai vu s’envoler mon rêve de top 100, mon objectif premier est atteint : la ligne d’arrivée est franchie !

Je comprends maintenant pourquoi on nomme cette course la Diagonale des fous!!!

Une préparation de plusieurs mois pour une expérience hors du commun que je n’aurais pu mener à bien sans le soutien de mes proches, de mes partenaires, mais aussi celui de la FASM Montcalm dont je tenais à remercier l’ensemble de l’équipage pour son soutien tout au long de ma préparation.

Mes remerciements vont également à La Marine nationale que j’ai eu à cœur de représenter ainsi que la Base navale de Port des Galets pour son soutien logistique. Enfin je remercie le Bureau Condition du Personnel de la Marine pour son soutien financier qui m’a permis de participer à cette belle aventure. »

La Diagonale des Fous en quelques chiffres :

- 167km / 9920m de dénivelé positif
- Nombre de partants : 2421
- Nombre de finishers : 1688
- Temps du 1er : 23h44
- Temps du dernier : 65h58

Source : Marine nationale
Crédits : Marine nationale


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