Pour ceux qui en douteraient encore, la consommation de drogues est incompatible avec l’exercice du métier de marin et représente un danger pour la santé, l’entourage professionnel et les proches. En France, un tiers des 18-64 ans(1) déclarent avoir consommé du cannabis au cours de leur vie. Cette substance est également une réalité au sein de la Marine nationale.
ASP. NICOLAS CUOCO
Un danger pour soi-même et pour les autres. Plus de 550 000 personnes(2) sont concernées quotidiennement par la prise de cannabis. Fumer un joint représente un danger pour la santé des marins qui en consomment. Les risques de dépendance se font multiples et les conséquences nombreuses : cancers, infarctus, trouble du comportement, isolement social, overdose. Consommer du cannabis à haute dose augmenterait de 40 % les risques de développement d’une maladie mentale et de troubles psychologiques. À court terme, sous l’effet du cannabis, les fonctions intellectuelles diminuent, l’équilibre et l’attention sont perturbés, les sensations sensorielles disparaissent et la concentration s’amoindrit avec une forte dégradation de la mémoire immédiate. En France, 20 à 30 % des accidents du travail sont liés à la consommation d’une substance psychoactive (alcool, drogue). En mission ou à l’entraînement, embarqué ou à terre, chaque marin doit conserver un degré de concentration maximal ! La réussite de la mission et la sécurité de ceux qui l’entourent sont en jeu et strictement incompatibles avec la consommation de drogue. Dans l’Hexagone, et dans la Marine, tout usage, détention ou trafic de stupéfiants est, conformément à la loi, un manquement grave aux devoirs du militaire. Des sanctions sont prises et une fiche individuelle d’appétence aux toxiques (FIAT) est alors établie. Sa vocation première est de servir de contrat moral pour inciter les marins concernés à ne pas récidiver et les aider à modifier leur comportement. La rigueur extrême de la Marine et des marins à ce sujet est ajustée à la hauteur des dangers et des conséquences de la consommation de stupéfiants.
Les stages de sensibilisation
Pour lutter efficacement contre l’usage de drogues au sein des unités, la répression ne peut être la seule solution. Il est également nécessaire d’aider les anciens consommateurs à ne pas retomber dans un comportement répréhensible et de les informer. La Marine organise des séances d’information collective et des stages individuels de sensibilisation au bénéfice des marins militaires et civils.
Séances d’information collectives :
Au total, plus de 290 séances, dispensées par des associations de prévention spécialisées, ont été organisées sur tout le territoire métropolitain en 2016. Des séances d’information collectives et anonymes sont prévues pour le personnel non encadrant pour sensibiliser les marins sur les risques de la consommation de drogues, les impacts professionnels éventuels, et pour faire connaître les organismes de soutien et de soins existants. D’autres séances sont destinées au personnel encadrant qui joue un rôle essentiel dans la prévention de l’usage de drogue et contre les récidives. Au-delà de la sensibilisation des marins aux risques engendrés sur la santé et sur l’environnement professionnel, elles permettent également de mieux appréhender la problématique du rôle « d’encadrement », et faire connaître la conduite à tenir face à un comportement addictif.
Stages individuels de sensibilisation :
En complément des stages collectifs, les stages de sensibilisation sont anonymes et délivrés par des organismes extérieurs à la Marine. La participation à l’un de ces stages, intégralement pris en charge par la sécurité nationale militaire de Sécurité sociale, permet de réduire de moitié la durée d’une FIAT. Une marine opérationnelle repose sur des hommes et des femmes en pleine maîtrise de leurs capacités, aptes à exécuter les missions et les opérations qui leur sont confiées. La conduite exemplaire de chaque marin sur un sujet aussi sensible est donc nécessaire. La consommation de drogues est une question de santé publique et une menace pour la confiance qui règne entre les marins. La drogue n’a pas sa place dans la Marine nationale.
(1) Données issues de l’Institut national de recherche et de sécurité.
(2) Chiffres publiés dans la revue The Lancet.
Source: Marine nationale
Droits: Marine nationale