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La France et l’Arctique La feuille de route nationale

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Si la France ne dispose à proprement dit d’aucun territoire en Arctique, cela ne l’empêche pas de porter un intérêt à cette région du globe. Le réchauffement climatique avéré ouvre de nouvelles perspectives économiques et stratégiques, dont la France ne peut se désintéresser. Il s’agit également de faire entendre sa voix dans la gouvernance de l’Arctique ou d’anticiper une mission de résolution de crise dans laquelle elle pourrait être engagée.

UNE STATION SCIENTIFIQUE AU SVALBARD
Depuis l’an 2000, la France est un État observateur au Conseil arctique. Son passé polaire s’appuie sur une longue histoire dans le domaine de la recherche, grâce aux campagnes d’explorations scientifiques d’envergure menées pendant le XXe siècle par deux grandes figures alors médiatiques : le commandant Jean-Baptiste Charcot et Paul-Émile Victor, créateur et organisateur des Expéditions polaires françaises (EPF) devenues l’Institut polaire français Paul-Émile Victor (IPEV). Aujourd’hui, la présence française en Arctique est d’ailleurs encore en premier lieu scientifique. Avec l’Alfred Wegener Institut allemand, l’IPEV gère ainsi la station de recherche franco-allemande AWIPEV de Ny-Ålesund, dans l’archipel du Svalbard (Norvège). Cette station est la première station de recherche internationale en Arctique et accueilledes chercheurs de toutes les nationalités. Côté chiffres, la communauté scientifique française compte aujourd’hui près de 500 chercheurs, qui consacrent tout ou une partie de leurs travaux à l’Arctique. La France occupe actuellement le 9erang mondial en termes de publications scientifiques sur l’Arctique. Sous le pilotage du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), la communauté scientifique française s’est fédérée dans le cadre du Chantier Arctique (French Arctic initiative), mis en place par le ministère chargé de la Recherche et de l’Enseignement supérieur. Le Chantier Arctique a pour objectif de coordonner et structurer la recherche arctique, après avoir dégagé dix grandes priorités pluridisciplinaires, tout en renforçant sa visibilité à l’international.
LA FRANCE EXPERTE
Les domaines dans lesquels la communauté scientifique française est traditionnelle-ment très présente sont l’océanographie, la climatologie, l’étude de la glace de mer, l’analyse des écosystèmes, l’impact des activités humaines, la glaciologie et les sciences de l’homme. C’est plus récemment que se sont développées les études sur les surfaces continentales, notamment sur le pergélisol et les tourbières. La télédétection constitue une approche d’observation et d’analyse privilégiée respectueuse de ces milieux fragiles. La modélisation permet de mieux comprendre les grands mécanismes et processus en cause dans les changements affectant l’Arctique. À l’échelle européenne, le CNRS et l’IPEV sont partenaires, avec d’autres institutions polaires, d’un nouveau projet, EU-PolarNet, destiné à coordonner la recherche polaire européenne.

«Lorsque l’intérêt pour l’Arctique s’est manifesté, le premier service de l’État à s’être déployé dans la région, c’était la Marine nationale.»
MICHEL ROCARD, AMBASSADEUR DES PÔL
ES

ET L’EUROPE DANS TOUT ÇA?
La marge arctique – soit la région située au-dessus du cercle polaire de 66°33’ Nord – de l’Union européenne est constituée des parties septentrionales de la Suède et de la Finlande, et de manière associée du Groen-land et des îles Féroé par le Danemark. Parce que l’Union européenne importe un tiers de son pétrole et deux tiers de son gaz de Norvège et de Russie, l’importance de cette région du globe est capitale. «De la coopération naît la paix et la stabilité», cette maxime correspond à la démarche européenne, soutenant notamment l’élaboration et l’entrée en vigueur du Code Polaire pour la navigation et l’élaboration de normes arctiques pour les activités économiques début 2017. En souhaitant acquérir le statut d’observateur permanent au Conseil de l’Arctique, l’Union européenne souhaite devenir un acteur incontournable du rivage arctique. Pour l’heure, des initiatives sont concrètes. Ainsi, dans la sphère scientifique, de nombreux laboratoires et organisations de coopérations scientifiques sont actuel-lement financés par des fonds européens, comme l’Euro-PolarNet Initiative regroupant vingt-deux instituts scientifiques européens ou encore le Svalbard Integrated Arctic Earth Observing Space. Quant aux perspectives économiques de l’Arctique, elles reposent pour l’Union européenne sur le développement de la blue economy: soit une économie fondée autour du développement durable de l’aquaculture, de la pêche, des énergies marines renouvelables, des biotechnologies et du tourisme.

Pour en savoir plus :
Rendez-vous sur:
• L’Institut polaire français Paul-Émile Victor
(IPEV):www.institut-polaire.fr
• Le Chantier Arctique: www.chantier-arctique.fr
• Le Conseil arctique (Site en anglais et en russe): www.arctic-council.org

 


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