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Outil opérationnel - Un engagement de tous les instants

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L’aéronautique navale est un outil opérationnel indissociable des bâtiments de surface, des sous-marins de la Marine et des fusiliers marins et commandos. L’espace aérien au-dessus de la mer est considéré comme partie intégrante du domaine maritime. Plus de la moitié des aéronefs de l’aéronautique navale sont embarqués à bord des bâtiments et permettent la maîtrise des espaces maritimes en couvrant de façon coordonnée les trois dimensions : sur la mer, sous la mer et au-dessus de la mer. La Force de l’aéronautique navale participe activement aux opérations menées actuellement par la France, sur plusieurs théâtres d’opérations, démontrant ainsi l’étendue de ses capacités opérationnelles et de projection.

L’engagement opérationnel

Depuis 2015, le groupe aéronaval (GAN) participe activement la lutte contre Daech, par ses trois déploiements dans le cadre de l’opération Chammal (missions Arromanches I, II et III). Avec à chaque fois une quarantaine d’aéronefs déployés, la France se place au 2e rang de la coalition qui lutte contre Daech. Par ces déploiements, le GAN contribue à la maîtrise des espaces aéromaritimes et à la projection de puissance, offrant une capacité d’action graduée. Bien peu de marine dans le monde disposent de telles capacités opérationnelles et de projection. Dans la continuité des derniers déploiements du groupe aéronaval, les marins du ciel participent activement à la lutte contre Daech. Actuellement, quatre Rafale Marine sont projetés sur la base aérienne projetée (BAP) en Jordanie, portant à huit le nombre de chasseurs français disponibles pour l’opération Chammal sur le flanc occidental du théâtre. Avec ce « plot mixte » (Rafale Marine et Rafale Air), la Marine marque sa volonté de poursuivre le combat contre Daech tout en s’inscrivant dans la durée en optimisant la gestion de ses flottes en métropole pour répondre aux autres sollicitations, comme la formation des jeunes pilotes. Pour assurer les missions de renseignement dans la lutte contre Daech, un Atlantique 2 (ATL2) est également déployé sur la BAP de Jordanie. Si l’ATL2 est avant tout un avion de patrouille maritime et de lutte anti-sous-marine permettant des missions à long rayon d’action, les flottilles de patrouille maritime ont une bonne expérience des missions aéroterrestres, puisque leurs équipages sont également entraînés à sonder la profondeur des zones désertiques. Grâce aux résultats de ces vols, des dossiers d’objectifs sont bâtis pour frapper les installations et les forces de Daech.

Les aéronefs sont également des éléments clés du système d’armes des frégates. Les détachements d’hélicoptères embarqués leur apportent la vision au-delà de la ligne d’horizon. Ils permettent de renforcer les capacités de combat (lutte anti-sous-marine, antinavire…) et de recueil de renseignements, comme ce fut le cas par exemple lors du déploiement de la frégate de défense aérienne (FDA) Forbin sur le théâtre du Levant (octobre 2016-avril 2017).

© L. BESSODES/MN - Hélicoptères de combats aéromaritimes. Les Caïman Marine équipent le porte-avions et les frégates de premier rang (FREMM et FDA). Ils arment occasionnellement les bâtiments de projection et de commandement (BPC).

 

 

 

Les marins du ciel dans les TAAF et les outre-mer 

Les aéronefs déployés dans ces territoires participent aux missions menées dans les zones économiques exclusives (ZEE) des outre-mer et des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF). Il s’agit d’assurer la souveraineté de la France sur ces territoires éloignés de la métropole, de maîtriser les enjeux économiques et environnementaux (pêche illégale et opération Narcops). Les aéronefs déployés ou détachés participent aux opérations de défense maritime du territoire. 

 

L’aéronautique navale, toujours plus loin    

En août et septembre 2015, un équipage de Falcon 50M de la flottille 24F a mené une opération franco-danoise inédite, à Kangerlussuaq. Le but de ce déploiement était d’acquérir des connaissances sur cet environnement si particulier. Le Falcon 50M s’est posé pour la première fois sur la base américaine de Thulé, au nord du Groenland, pour ravitailler avant de repartir vers Kangerlussuaq. Une première pour les forces armées françaises.

© MN - Le Falcon 50M assure les missions de surveillance et d’intervention maritime. Il s’agit d’un moyen militaire essentiel pour assurer la posture permanente de sauvegarde maritime.

 

 

 

Focus - Une chasse 100 % Rafale  

Pour la première fois dans l’histoire de l’aéronautique navale, la chasse embarquée est désormais composée d’une flotte homogène. La polyvalence et la maturité du Rafale Marine ont permis au GAé, après le retrait du service actif du SEM en juillet 2016, la mise en œuvre d’un groupe « tout Rafale » au dernier trimestre 2016, pendant la mission Arromanches III. Cette homogénéisation entraîne des économies d’échelle sur la formation des personnels comme sur la maintenance des appareils, davantage de souplesse en matière de catapultage et un allégement de la charge de travail du pilote à l’appontage (aides au pilotage du Rafale). Cela permet également d’augmenter la durée maximum des vols (de 5h à 6h30), d’augmenter le rayon d’action des appareils et la capacité d’emport d’armement. 

 

Témoignages

EV1 Bastien, EOPAN  

« J’ai longtemps cru que le métier de pilote de chasse était réservé à des personnes ayant suivi un cursus scientifique maths sup/spé. J’avais un bac S et une licence d’histoire lorsque j’ai découvert que le cursus EOPAN (élève-officier pilote de l’aéronautique navale) permettait d’accéder à ce métier, sans davantage de compétences aéronautiques ou heures de vol préalables. C’est en 2010 que j’ai pu suivre le cursus EOPAN. Après 4 ans de formation initiale, j’ai été affecté à Landivisiau comme pilote de chasse sur Rafale Marine. Une fois sur cet appareil, la formation n’est pas terminée et l’acquisition de qualifications est longue mais passionnante. 

J’ai réalisé deux embarquements sur le porte-avions Charles de Gaulle pour acquérir mes qualifications à l’appontage. En octobre 2016, j’ai été déployé au-dessus de l’Irak pour effectuer mes premières missions opérationnelles. Ce sont des moments intenses qui nécessitent une attention de tous les instants et qui concrétisent le travail effectué au cours des années de formation. »

 

SM Jonathan, DASBO   

« Les avions : rêve de gosse ? Pas que ! Je décide donc de m’engager dans la Marine après le lycée en tant qu’opérateur acoustique volant. Après 4 mois de formation initiale à l’École de Maistrance, j’intègre l’Ecole du personnel volant en février 2015 . La formation comporte 4 mois de tronc commun et une phase de spécialisation de 4 mois. À l’issue, je suis affecté à la flottille 21F sur Atlantique 2 en tant que 4e opérateur. Après un passage au centre des opérations qui m’a permis d’appréhender les différentes missions et théâtres, je rejoins la 21F pour un poste de 3e opérateur. Impatient d’être confronté à ce pour quoi j’ai été formé, j’ai découvert les opérations, qu’elles soient de surveillance maritime, anti-sous-marine ou de renseignement aéroterrestre. » 

© V. ORSINI/MN - D’abord déployé dans le golfe Arabo-Persique pour mener des missions de reconnaissance aérienne au-dessus de l’Irak, l’ATL2 a été repositionné sur la BAP de Jordanie depuis le 10 février 2016.

 

 

Questions à

CV Janicot, commandant de la BAN de Lann-Bihoué à l’occasion des 100 ans de la Patmar 

© J.-P. PONS/MN

Quel est le rôle de la base aéronautique navale de Lann-Bihoué dans le soutien des missions de la Patmar ?

Les acteurs du site de Lann-Bihoué agissent dans les domaines des opérations, de la formation et de l’entraînement, de la technique et de la protection. Ils soutiennent également les flottilles opérationnelles avec pour objectif unique : mettre en œuvre des aéronefs avec des équipages entraînés qui réalisent les missions opérationnelles qui nous sont ordonnées.

La Patmar fête cette année son centenaire, quelles sont les principales évolutions qui ont marqué ces 100 ans d’activité opérationnelle ?

Dès sa création en 1917, le Centre d’aviation maritime de Lorient avait   vocation à mettre en œuvre des hydravions pour lutter contre les sous-marins qui menaçaient nos intérêts. La défense au large de nos côtes ou de celles de nos alliés contre cette menace n’a cessé d’être l’objectif principal de la Patmar durant ces 100 années d’activité opérationnelle. Les exigences de rigueur, d’organisation et de performance de la lutte sous-marine ont permis aux équipages de Patmar de s’adapter à l’évolution de la menace, mais également d’élargir leur spectre d’intervention au milieu aéroterrestre.

Quels sont aujourd’hui les principaux enjeux pour la Patmar ?

La rénovation et la prise en compte des obsolescences de la tranche tactique des ATL2 constituent les perspectives d’évolutions majeures de cette composante. Dans ce cadre, si la disponibilité technique reste un point clé de la réussite, l’organisation et les compétences des équipages de Patmar qui armeront l’ATL2 au « Standard 6 » devront évoluer et constitueront une étape essentielle pour préparer l’après ATL2.

 


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