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Les câbles sous-marins - Enjeu stratégique majeur

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Déjà, lors de la Première Guerre mondiale, la préservation des cables sous-marins entre les États-Unis et l’Europe représentait un enjeu important. Aujourd’hui, au fond des océans, se dessine un réseau de plus en plus dense de câbles sous-marins par lesquels transite 99 % du flux d’information mondial. Internet, le téléphone et la télévision numérique, vecteurs de développement, sont donc totalement dépendants de ce réseau au cœur d’enjeux stratégiques.

 

Près de 450 câbles sous-marins reposent aujourd’hui dans les fonds des océans mondiaux. Leur tracé permet de distinguer trois axes majeurs. Le premier relie l’Europe aux États-Unis. Le second part du continent européen, passe par la Méditerranée, longe le canal de Suez, contourne l’Inde et rejoint l’Asie via le golfe du Bengale. Enfin, le troisième se dessine entre la côte ouest des États-Unis et le Japon. À ces axes principaux s’en ajoutent des secondaires, qui serpentent vers l’Afrique et l’Amérique du Sud. Sorte de « ponts » entre les continents, les câbles sous-marins constituent ainsi des vecteurs de développement qui lient les puissances économiques entre elles. Leur tracé constitue le miroir des échanges économiques mondiaux. Il suit d’ailleurs bien souvent les mêmes routes que les grandes voies maritimes. 

 

Une importance stratégique avérée 

Grâce à la fibre optique, les câbles sous-marins sont un gage de fiabilité et offrent un important débit d’échanges. Par exemple, le câble Marea, financé par Facebook et Microsoft pour soutenir l’émergence des flux vidéo, permet aujourd’hui des échanges à 160 térabits par secondes sur 6 000 km. Cela explique que la quasi-totalité des communications intercontinentales, à l’instar des mails, des conversations téléphoniques ou des transferts financiers par exemple, soit acheminée par ce biais. Le smartphone, illusion du sans fil, n’est donc en réalité que le bout d’une chaîne fondée sur les câbles.

Compte tenu de leur importance de premier ordre, l’endommagement des câbles sous-marins a des conséquences majeures sur les télécommunications et donc sur l’économie des pays touchés par une panne. Ainsi, le tremblement de terre qui avait détérioré plusieurs câbles dans le Sud de Taïwan en décembre 2006, avait entraîné d’importantes pertes de connectivité en Asie du Sud-Est, pénalisant l’économie des pays concernés. Plus récemment, en avril 2017, la coupure d’un câble SeaMeWE 4 sur la côte algérienne d’Annaba avait causé l’arrêt quasi-total d’internet et la perte temporaire de 90 % des capacités de connexion du pays avec l’extérieur. Il est donc capital de pouvoir garantir l’intégrité du réseau de câbles car elle détermine la sécurité des États et la défense de leur position économique et industrielle.

La surveillance en mer

Afin de préserver ses intérêts, la France fait preuve d’une grande vigilance dans ce domaine. Si les entreprises telles qu’Orange Marine ou Alcatel Submarine Network, leaders mondiaux de la pose et de la maintenance, assurent elles-mêmes des contrôles réguliers afin de déceler et de localiser des éventuelles coupures ou dégradations, l’État assure également une surveillance renforcée. Il s’agit tout d’abord pour lui de protéger les câbliers qui travaillent dans les espaces maritimes français. Il lui faut également s’assurer de ce qui est véritablement installé dans ses eaux. Pour opérer dans la zone économique exclusive nationale, les navires scientifiques doivent déposer un dossier plusieurs mois à l’avance afin de déclarer leur activité. Conformément à ses prérogatives, le préfet maritime peut ensuite contrôler les actions réalisées en s’assurant qu’elles correspondent bien aux activités déclarées. Prises de vue d’aéronef et écoutes sous-marines lui permettent de mener à bien son délicat travail de vérification. Parallèlement, la Marine nationale maintient dans le cadre de la Défense Maritime du Territoire, une surveillance attentive de nos approches. Sa chaîne sémaphorique et la présence de ses bâtiments permettent une surveillance efficace de l’espace aéromaritime français. Elle dispose également de moyens pour inspecter les fonds marins grâce à ses chasseurs de mines, capables d’identifier et de préciser les caractéristiques d’objets douteux. Enfin, lorsqu’une intervention est requise, la Marine peut déployer la « cellule plongée humaine et intervention sous la mer » (Cephismer), qui met en œuvre les moyens humains et matériels nécessaires pour effectuer un diagnostic plus poussé et traiter d’éventuelles menaces. 

La rédaction de Cols Bleus


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