COLS BLEUS : Quelles sont les missions de votre bâtiment ?
PREMIER MAÎTRE MICKAËL : L’ERF a pour mission principale de lutter contre la pêche illégale. Nous travaillons pour cela en binôme avec deux types de bateaux : une vedette de surveillance maritime (VCSM) de la Gendarmerie maritime, le plus souvent, ou un patrouilleur Antilles-Guyane (PAG). Nous intervenons environ deux à trois jours par semaine, soit 60 à 70 jours par an. Lorsque des tapouilles – ces petites embarcations en bois opérant dans les zones de petits fonds – sont appréhendées, nous sommes chargés de récupérer et de transférer leurs filets à bord de la Caouanne.
C. B. :Où intervenez-vous le plus souvent ?
PM M. : Notre bâtiment intervient sur les deux flancs de la Guyane, mais c’est à l’est, du côté du Brésil, que nous sommes confrontés en ce moment aux pêcheurs les plus téméraires et les plus agressifs. Les pêcheurs illégaux brésiliens font évoluer constamment leur façon de faire. Mais notre présence limite les incursions franches loin de la frontière. En disposant d’un moyen de récupérer leurs filets à la mer, nous menaçons très directement leur activité illicite et protégeons les ressources marines de la zone.
C. B. :Quelle a été la dernière opération d’ampleur à laquelle vous avez participé ?
PM M. : Celle réalisée avec le bâtiment de soutien et d’assistance métropolitain (BSAM) Seine en mai 2019. Après avoir traversé l’océan Atlantique avec le groupe Jeanne d’Arc, et avant de poursuivre son déploiement longue durée, ce bâtiment polyvalent est venu renforcer pour un temps nos capacités en matière de police des pêches.
À retenir
• En Guyane, la Marine dispose de moyens renouvelés et adaptés aux particularités de ce territoire : deux patrouilleurs Antilles-Guyane, deux vedettes VCSM de la gendarmerie maritime et une embarcation remonte-filets.
• Hormis la VCSM Organabo de Kourou, ces bâtiments sont stationnés à la base navale de Dégrad-des-Cannes, située dans l’estuaire du fleuve Mahury.