Du 6 au 8 juin 2017, profitant du chargement du navire affrété MN CALAO dans le cadre de l’activation de la chaine des acheminements stratégiques, le 519e Groupe de Transit Maritime (GTM) s’est déployé sur la base navale de Toulon. Rencontre avec le Col Fontaine, commandant le 519e GTM.
Mon Colonel, pouvez-vous nous expliquer ce qu’est un SPOD ?
Un SPOD est un point d’entrée maritime situé sur un théâtre d’opération sous commandement exclusif des armées françaises. Dans son contrat opérationnel, le 519e GTM doit être en mesure d’activer un SPOD en ouverture de n’importe quel nouveau théâtre français ou allié. En effet, la France est l’une des trois nations de l’OTAN, avec le Royaume-Uni et les Etats-Unis, à pouvoir déployer un SPOD de manière autonome à travers le monde.
Ce dispositif a-t-il déjà été utilisé dans des conditions réelles ?
Oui, ce dispositif a notamment été déployé dans le cadre de l’opération SERVAL, déclenchée le 11 janvier 2013 par le Président de la République. Ce SPOD a permis, dans un délai restreint, de « traiter » un bâtiment de projection et de commandement (BPC) de la Marine nationale et 4 navires de type RORO (roll on – roll off / roulier), pour un volume de 288 conteneurs et 503 véhicules, soit 8 600 tonnes de matériel projeté, et d’accueillir 1261 soldats en entrée de théâtre.
Ce dispositif a-t-il connu des évolutions ?
Pour chaque grande opération française, le 519e GTM est un outil capacitaire décisif. Fort de l’expérience de SERVAL, j’ai décidé d’entretenir notre savoir-faire en métropole grâce à des exercices majeurs consistant à déployer nos PC (postes de commandement) et notre centre opérationnel SPOD en vue de traiter des opérations portuaires réelles en configuration opérationnelle. L’exercice réalisé cette semaine sur la base navale de Toulon s’inscrit dans la continuité de l’exercice AUNIS d’octobre 2016 sur la plateforme de La Rochelle. Il vise à intégrer de nouveaux processus. Par exemple, nous allons simuler pour la seconde fois un exercice d’attaque terroriste impliquant une procédure de confinement du navire affrété de la compagnie maritime nantaise (CMN) et de son équipage.
Auparavant le régiment était implanté à La Rochelle, sur la façade atlantique. Que représente, pour le 519e GTM, cette nouvelle implantation à Toulon ?
Notre unité a été transférée à Toulon en 2011. Il s’agissait de répondre au besoin d’une plus grande cohérence opérationnelle interarmées, au regard du tropisme des opérations françaises vers le continent africain. Le 519e GTM s’intègre à ce titre dans le Dispositif Interarmées d’Appui à la Projection (DIAP), qui comprend plusieurs plateformes intermodales de projection pour lesquelles notre unité arme le volet maritime. Nous pouvons dire aujourd’hui que le 519e GTM est très bien intégré au sein de la base navale. Nous nous entrainons notamment régulièrement avec la flottille amphibie de la Marine nationale pour les opérations de transbordement sur rade. Cette proximité opérationnelle entre nos deux unités s’est concrétisée par leur jumelage le 14 juin 2016. »
A propos du GTM
Placé sous le commandement du colonel Laurent Fontaine, le 519e Groupe de Transit Maritime (GTM) est spécialisé dans les opérations de transit maritime. Il participe à la projection maritime des forces armées françaises qui confère à la France sa capacité d’entrée en premier sur un théâtre d’opération. Les missions assurées par le 519e Groupe de Transit Maritime depuis la base navale de Toulon font de ce régiment « le plus marin » des régiments de l’armée de Terre, et contribuent pleinement à faire de Toulon le 1er port militaire d’Europe et la plateforme maritime stratégique principale pour la projection des forces armées françaises.
Source : Marine nationale
Crédits : Marine nationale