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Coordonner de nombreux moyens - Un travail main dans la main

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La Marine met en œuvre de nombreux moyens côtiers et hauturiers. Sa première ligne de défense commence par le réseau de sémaphores de la Marine qui assure une veille permanente du littoral : 59 sémaphores sont répartis sur les 5 500 km de côtes métropolitaines. Ils sont équipés de moyens visuels puissants et de systèmes leur permettant de recevoir et de localiser les appels radios. Ils effectuent une surveillance permanente de la zone maritime qui leur est attribuée, assurent un service de transmissions et participent aux opérations de service public dans le cadre du sauvetage en mer. Le sémaphore représente l’échelon de base de ce dispositif de surveillance des approches maritimes, en lien direct avec les centres régionaux opérationnels de surveillance et de sauvetage (CROSS). 

LA DISPONIBILITÉ DES MOYENS

Une fois l’alerte donnée par un navire en détresse et réceptionnée par le CROSS ou le sémaphore, une opération de sauvetage est une lutte contre le temps et nécessite bien souvent des recherches effectuées par les aéronefs de la Marine, par exemple les avions de patrouille maritime Atlantique 2 (ATL 2) et les avions de surveillance maritime Falcon 50 et les F200 Gardian en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie française. Cette étape revêt une importance essentielle surtout quand la position du navire est inconnue : les aéronefs sont les premiers moyens de secours sur zone. Les hélicoptères de la Marine sont également sollicités. Par exemple, des détachements permanents de Dauphin SPI (Secours, Protection, Intervention) sont en place au Touquet et à La Rochelle. Les hélicoptères tels que le Caïman Marine de la 33F, le Lynx, le Panther concourent également au sauvetage en mer. Les moyens de surface se dirigent ensuite vers le lieu de l’accident, recherchent et portent assistance aux personnes en difficulté. Des aéronefs et bâtiments de la Marine sont en alerte permanente, 24h/24 et 7j/7, au profit du SAR et sont ainsi engagés dans les meilleurs délais. Grâce aux quatre remorqueurs d’intervention d’assistance et de sauvetage (RIAS) Abeille affrétés et spécialisés dans le remorquage des navires, la Marine apporte une assistance aux navires en difficulté (ANED) qui peuvent constituer une menace de pollution de l’environnement marin et des côtes françaises.

© F. LE BIHAN/MN - L’Abeille Bourbon, basé à Brest, assure la sécurité maritime du rail d’Ouessant. Ce jour-là, par mer forte, il est appelé pour venir en aide au Buse-Trio. Le cargo panaméen s’est réfugié en baie de Douarnenez en raison de la météo et de problèmes mécaniques. Il sera remorqué par la suite jusqu’à Brest.

 

 

UNE COOPÉRATION INTERADMINISTRATIONS 

Sous la direction des préfets maritimes, les CROSS mobilisent tous les moyens nécessaires pour garantir la sécurité du trafic maritime et assurer le sauvetage des personnes. L’action des administrations est renforcée par le soutien d’associations bénévoles. Ainsi, la contribution de la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM), seule entité dont les moyens nautiques (vedettes) sont exclusivement dédiés au sauvetage en mer, constitue une part importante de ce dispositif. Cette organisation bénévole participe à 40 % des opérations de recherche et sauvetage, voire plus de 50 % sur la façade Manche-mer du Nord. Les moyens des collectivités locales (pompiers, postes de secours des plages), des Affaires maritimes, des Douanes, de la Sécurité civile (hélicoptères Dragon et moyens nautiques), de la Gendarmerie maritime (patrouilleurs, vedettes, brigades de surveillance du littoral), des marins-pompiers, en plus des moyens privés présents à proximité du sinistre jouent aussi un rôle prépondérant dans la chaîne de sauvetage. Les moyens opérant sur le littoral et en haute mer sont ainsi complémentaires.  

© L. BESSODES/MN - Un Caïman Marine et un Falcon 50M participent à l’exercice de sauvetage aéromaritime Douaran 2016. Cet entraînement opérationnel est destiné à évaluer, dans des conditions proches de la réalité, la mise en oeuvre de la chaîne SAR (Search and Rescue : recherche et sauvetage) dans le cadre d’une opération de recherche et de sauvetage d’un aéronef. Le Caïman Marine a une autonomie de 4 heures et peut franchir jusqu’à 950 km.

 

 

Aide médicale en mer    

Grâce à un réseau fortement structuré en France, les opérations de sauvetage coordonnées par les CROSS intègrent pleinement la possibilité de prendre en charge un marin ou un plaisancier sur le plan médical ou sanitaire. En cas de décision de médicalisation à bord ou d’évacuation par le Centre de consultation médicale maritime (CCMM) basé à Toulouse, le SAMU de Coordination médicale maritime (SCMM) compétent organise avec le CROSS l’évacuation et la  prise en charge médicale en mer. Les personnes apportant des soins à bord des navires sont confrontées à l’isolement des bâtiments qui sont parfois à plusieurs jours de navigation de la côte et sans ressource médicale. Cela nécessite une assistance télémédicale et une formation des marins. Le CCMM assure pour la France un service gratuit de consultations, 24 h/24, pour tout marin ou personne embarquée à bord d’un navire français ou étranger.

© C. HUGÉ/MN - En avril 2017 s’est déroulé l’exercice inter-administration Nordex 2017, organisé par le CROSS Gris-Nez et ayant pour thème la gestion d’un sinistre sur un navire à passagers.

 

 

 

 

Équipes d’évaluation et d’intervention     

Les équipes d’évaluation et d’intervention (EEI) d’alerte interviennent en mer sur des navires en difficulté. Projetable sur ordre du préfet maritime, hélitreuillée ou opérant avec un remorqueur d’intervention des Abeilles, une équipe est constituée de quatre à six marins maximum. Les EEI sont armées par des hommes et des femmes de la Marine disposant de compétences extrêmement pointues dans des domaines tels que l’incendie sur un navire, la mécanique navale ou encore la lutte contre la pollution. Cette capacité d’évaluation in situ, grâce à une équipe d’experts riche de sa diversité, permet au préfet maritime de prendre des décisions en disposant d’informations vérifiées et d’un état des lieux exact du navire. À chaque événement, une équipe différente est constituée. Les EEI interviennent dans des conditions souvent délicates et permettent d’éviter qu’un navire en détresse ne devienne la cause d’une catastrophe majeure. 

 

 

Témoignages

Philippe Le Bihan, commandant l’Abeille Liberté  

« Sous les ordres du préfet maritime, l’Abeille Liberté affrété par la Marine porte assistance aux navires en difficulté. Nous opérons dans la zone allant du Mont-Saint-Michel jusqu’à la pointe sud-ouest de l’Angleterre. Notre première mission est le remorquage, avec des moyens importants : canon à eau pour éteindre un incendie, moyens de pompage performants pour assister un navire subissant une voie d’eau… 

En décembre 2016, nous avons porté assistance au minéralier britannique Citius, bloqué dans un méandre de la Seine. Le port de Rouen était paralysé, le navire risquait à tout moment de se rompre en deux. Nous avons appareillé en 40 minutes avec une brume très épaisse, avant de le remorquer en rade du Havre et de décharger une partie du charbon qu’il transportait, soit 76 000 tonnes. »

 

 

PM Thierry, chef de poste du sémaphore de Dunkerque   

« Le sémaphore de Dunkerque effectue une surveillance du trafic maritime entre Calais et la frontière franco-belge 24 h/24 et informe les autorités civiles et militaires, selon délégation, de tout événement se situant dans son secteur. À l’aide de jumelles et grâce au goniomètre (instrument permettant de mesurer les angles), le secteur de recherche est affiné. En cas de détection d’un élément en mer, nous rendons compte au COM ou au CROSS de Cherbourg et les tenons informés de l’évolution de la situation. Outre les radars, nous utilisons également le système Spationav (surveillance en temps réel des approches maritimes en métropole et en zone Antilles-Guyane) dont les informations AIS (Automatic Identification System - système d’identification automatique) des bâtiments permettent de suivre un navire à proximité des côtes françaises et d’obtenir des informations sur ce navire. »

 

CC Jean-Marc, pilote Falcon 50 flottille 24F

« Avec un rayon d’action de 2 200 nautiques (soit plus de 4 000 km) et 6 heures d’autonomie, le Falcon 50 est très rapidement déployable et peut intervenir dans des délais plus courts que ceux d’un navire. Sa vitesse de 450 nœuds lui permet justement cette mise en œuvre rapide. Arrivé sur la zone, il nous faut relocaliser le navire ou l’avion en détresse. Si la position du bâtiment est connue, on vérifie que l’information est toujours exacte puis on assure, si nécessaire, la première aide grâce aux canots de sauvetage. Dans le cas où nous ne connaissons pas la position du bâtiment, des recherches sont effectuées à l’aide d’outils comme la caméra thermique (interventions de nuit), du radar ou tout simplement de la vue. Les deux missions d’un avion de surveillance : aller vite et retrouver. »

 

LV Véronique, chef d’équipe EEI (Méditerranée)           

« L’équipe d’évaluation et d’intervention doit permettre au préfet maritime d’appréhender avec justesse et précision la situation réelle d’un navire en détresse ou dont l’autorité maritime peut légitimement craindre qu’il représente une menace pour la sécurité nautique ou les intérêts de l’État (risque de pollution, entre autres). Les équipes d’intervention appartenant à des unités dédiées (marins-pompiers de Toulon ou de Marseille en Méditerranée), ce sont les 2 ou 3 personnes de l’équipe d’évaluation (chef d’équipe et adjoint) qui sont particulièrement ciblées en terme de recrutement. 

Le vivier retenu pour les chefs d’équipe concerne des officiers de Marine qui ont déjà commandé à la mer ou qui ont été officier de manœuvre sur grand bâtiment. Il faut qu’ils disposent du recul nécessaire pour appréhender la situation à bord d’un navire potentiellement en difficulté, en lien étroit avec le commandant du navire. »

 

 

 


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