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Avant Chesapeake - Le maintien des savoir-faire

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Depuis près de 4 ans, le Groupe aérien embarqué (GAé) a participé à plusieurs reprises à l’opération Chammal lancée le 19 septembre 2014 pour lutter contre le groupe terroriste Daech.

 

De janvier 2015 à décembre 2016 : les missions Arromanches    

Le 13 janvier 2015, le Charles de Gaulle appareille de Toulon pour une mission de 5 mois. Déployé dans le cadre de la mission Arromanches, le Groupe aéronaval (GAN) est engagé dans le golfe Arabo-Persique durant 8 semaines avec 12 Rafale Marine, 9 Super Étendard Modernisés (SEM), 1 E-2C Hawkeye et 4 hélicoptères. 

Le groupe aéronaval quitte l’opération le 18 avril. Bilan : 420 sorties et 47 frappes.

Le 18 novembre, 5 jours après les attentats qui ont frappé Paris, le Charles de Gaulle quitte Toulon pour l’est de la Méditerranée dans le cadre de la mission Arromanches 2.
Le 23 novembre, les chasseurs du porte-avions mènent leurs premières frappes. Du 23 novembre 2015 au 22 février 2016, les 26 avions embarqués effectuent 467 sorties et délivrent 268 munitions (bombes ou missiles Scalp).

Le 19 septembre 2016, le Charles de Gaulle et son groupe aéronaval (Task Force 473) appareillent de Toulon dans le cadre de la mission Arromanches 3. Arrivé en face des côtes ouest du Levant le 30 septembre, il débute les catapultages. Le Gaé est entièrement constitué de Rafale Marine (au nombre de 24, des flottilles 11F et 12F). La mission est prolongée jusqu’à mi-décembre pour soutenir la reprise de Mossoul et préparer l’offensive sur Raqqa, la capitale syrienne de Daech. Au bilan, le GAN a conduit 484 sorties et délivré 177 munitions.

 

Depuis janvier 2017    

Pendant la refonte à mi-vie du Charles de Gaulle, débutée fin janvier 2017, des Rafale Marine ont été déployés à trois reprises sur la base aérienne projetée (BAP) en Jordanie aux côtés des avions de l’armée de l’Air. 

À partir de fin mars 2017, elle a accueilli un plot mixte, comprenant 4 Rafale de l’armée de l’Air et 4 Rafale Marine. Ces derniers appartenaient à la 12F. L’état-major des armées (EMA) précise : « Pour les pilotes de la flottille 12F, ce détachement permet de poursuivre l’effort de guerre contre Daech tout en maintenant leurs compétences opérationnelles. » 

Ce premier déploiement de 4 Rafale Marine a été suivi d’un deuxième à l’été 2017. 

Il a permis à la flottille 17F d’effectuer son  premier déploiement opérationnel sur Rafale, un an après le retrait des Super Étendard Modernisés. Enfin, la flotille 11F a, à son tour, contribué à cette opération, clôturant ainsi les 6 mois de participation du GAé.

Ces déploiements ont permis aux Rafale Marine de conduire 366 sorties et de délivrer 90 munitions. Durée d’une mission type : entre 5 et 6 heures. Un Atlantique 2 doté de capacités de renseignement et pouvant être armé de bombes guidées laser de type GBU 12 a également opéré depuis la BAP à partir de février 2016.

Les entraînements opérationnels    

Parallèlement, l’activité d’entraînement et de qualification n’a pas cessé pour le Gaé. Ces derniers mois, elle s’est intensifiée pour permettre la remontée en puissance avant le retour à la mer du porte-avions. 

En préambule à la mission Chesapeake, la base d’aéronautique navale (BAN) de Landivisiau a planifié et mis en œuvre un programme précis d’exercices pour garantir aux pilotes et au personnel des flottilles de chasse le meilleur entraînement opérationnel.

 

Sur simulateur    

Même si rien ne remplace un entraînement en vol, la simulation constitue une étape préalable indispensable pour l’entraînement des pilotes. 100 % des missions du Rafale (décollage et appontage, combat, bombardement, ravitaillement en vol) sont modélisables sur simulateur. L’utilisation de ce type de machine fait partie de l’instruction de base et du maintien des compétences pour tous les pilotes. L’environnement extérieur est fidèlement reconstitué (systèmes de défense sol/air actifs, jusqu’à 50 avions amis ou ennemis et 80 navires, véhicules en déplacement au sol, conditions météorologiques, jour/nuit) et le stress ressenti lors d’une séance est réel.  

Les simulations complexes, comme l’entraînement à la qualification sous-chef de patrouille (SCP), font l’objet d’une préparation minutieuse. Quelques jours avant la réalisation de la mission, un scénario est mis en place et un « univers virtuel » est créé. Le Charles de Gaulle et son groupe aéronaval sont fictivement positionnés en mer. La présence d’aéronefs amis (chasseurs, Hawkeye, ravitailleurs en vol) ou ennemis est également programmée. Puis, c’est au tour du sol d’être reconstitué avec un maximum de réalisme et de détails comme par exemple la présence d’un site de lancement de missiles longue portée en cours de construction, avec des systèmes de défense sol/air. Puis après des tests et éventuelles corrections, le « moniteur simulateur » passe à la partie finale de la préparation : le choix de l’armement emporté, la création des moyens de communication, les conditions météorologiques et l’heure simulée à laquelle débutera la mission, ce qui permet de prendre en compte la visibilité, y compris de nuit. À l’issue de chaque séance de simulation, un débriefing a lieu et le vol est intégralement analysé.

Carrier Week : Les entraînements à terre    

Parmi les autres étapes importantes qui ont préparé la remontée en puissance du GAé, il y a également eu les Carrier Weeks. Ces entraînements spécifiques ont pour but de recréer à terre les caractéristiques du pont d’envol du porte-avions pour permettre à l’ensemble du personnel chargé de la mise en œuvre des aéronefs de maintenir leurs qualifications dans des conditions proches du réel. 

Deux sessions ont été organisées : la première en novembre-décembre 2017 et la seconde en janvier-février 2018. Ces exercices se révèlent particulièrement importants pour maintenir la coordination des actions mises en œuvre sur le pont d’envol. L’enchaînement des gestes s’avère indispensable pour assurer une parfaite coordination des équipes du pont d’envol. Le placement des appareils, la gestion des catapultages et des appontages, selon des cinématiques similaires à celles effectivement réalisées sur le pont d’envol du porte-avions sont au cœur des Carrier Weeks. L’enjeu essentiel : l’acquisition d’automatismes, tout en assurant la gestion des pannes et des aléas, sans impacter l’activité en cours et conformément aux règles de sécurité.

Les séances d’appontages simulés sur piste (ASSP)    

Si les qualifications et le maintien en condition des marins du pont d’envol sont importants, l’entraînement des pilotes – de Rafale Marine (RFM) et de Hawkeye– et celui des officiers d’appontage demeure aussi une priorité. À ce titre, des séances d’appontages simulés sur piste (ASSP) ont été programmées sur la BAN à deux reprises, mi-février puis durant 3 semaines en mars, de jour comme de nuit. Une délégation américaine est venue à Landivisiau pour préparer dans la meilleure synergie possible le déploiement Chesapeake. 

Parallèlement à cette préparation conjointe, un nouveau miroir d’appontage IFOLS (Improved Fresnel Lens Optical System) a été installé en bordure de piste sur la BAN et sur le Charles de Gaulle dans le cadre de sa maintenance. Objectif : faire bénéficier les pilotes des mêmes conditions techniques lors des manœuvres d’atterrissage ou de décollage, à terre comme en mer. Ainsi, lors d’un atterrissage sur la piste de la BAN, comme sur le pont du porte-avions, le pilote et l’officier d’appontage peuvent vérifier si l’avion se présente correctement pour accrocher les brins d’arrêt. 

Bilan de cette préparation intensive : 545 passes d’ASSP de jour et 322 passes d’ASSP de nuit.  

 

Le Tactical Leadership Program (TLP) 

Les pilotes de l’aéronautique navale prennent régulièrement part au Tactical Leadership Program (TLP), un stage multinational qui forme les pilotes de chasse à la fonction de chef de mission (Mission Commander – MC). Ce stage leur enseigne comment préparer et mener en vol une mission aérienne complexe appelée COMAO (Composite Air Operation – mission aérienne en dispositif). Dix pays, tous membres de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (Otan), y participent : Allemagne, Belgique, Danemark, Espagne, États-Unis, France, Grèce, Italie, Pays-Bas, Royaume-Uni. Le TLP a fêté ses 40 ans d’existence cette année. À cette occasion, une cérémonie s’est déroulée sur la base aérienne de Los Llanos, à Albacete (Espagne) où sont formés les stagiaires. 

Depuis sa création, près de 7 000 pilotes et navigateurs officiers systèmes d’armes ont obtenu la qualification de chef de mission du TLP.

 

À retenir

• Le GAé a participé à plusieurs reprises à l’opération Chammal contre Daech, depuis le porte-avions Charles de Gaulle ou depuis la base aérienne projetée (BAP) en Jordanie.

• Le GAé s’est entraîné sur simulateur et au sol sur la BAN de Landivisiau pour préparer sa remontée en puissance.


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