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Une marine qui compte sur chaque marin

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Pour relever les défis de demain et mettre en œuvre des moyens à la pointe de la modernité, les compétences des marins sont primordiales. Ce haut niveau de compétence se prépare dès le recrutement. Il se poursuit grâce à une formation moderne et adaptée aux nouveaux équipements. Pour constituer une marine durable, il convient aussi de remporter la bataille de la fidélisation. Le métier de marin est un métier passionnant mais éprouvant. Le plan Mercator permettra de mieux prendre en compte les contraintes du métier en donnant plus de visibilité aux marins et à leurs familles. Le modèle de fonctionnement à deux équipages sera progressivement étendu.  

 

Focus

Double équipage : un nouveau cap pour la Marine

Quels bâtiments ? 

Dans un premier temps, les frégates multi-missions (FREMM) (détachements aéronautiques inclus) et les patrouilleurs de service public (PSP) de Cherbourg.

Deux équipages alterneront ainsi la prise en charge de l’unité tous les 4 mois environ : 

– l’équipage « en charge » est embarqué. Il est responsable de la conduite de l’unité ;

– l’équipage « non en charge » est, quant à lui, à terre et se prépare à relever l’équipage « en charge ». Il partage principalement son activité entre formation, entraînements individuels et collectifs et permissions.

Pourquoi ? 

Le but est de donner aux marins et à leurs familles une meilleure visibilité sur leur programme d’activités.

L’équipage « non en charge » ne sera pas soumis aux régimes d’alerte et ne connaîtra pas de changement de programme dicté par le tempo opérationnel. Les dates d’alternance seront connues plusieurs mois à l’avance par les marins et leurs familles. De plus, l’équipage « non en charge » n’a pas vocation à fournir d’éventuels renforts RH à l’équipage « en charge ». Ceux-ci, en cas de besoin, seront prélevés ailleurs, en particulier dans les groupes de transformation et de renfort (GTR) pour les FREMM ou sur les autres équipages « en charge » de bâtiments en entretien.

L’extension du modèle à deux équipages permettra également à la Marine d’être plus performante en augmentant le nombre de jours de mer par bâtiment sans accroître celui effectué par chaque marin. Cela permettra, en outre, une meilleure préparation opérationnelle des équipages avec des périodes d’entraînement et de formation à terre.

Il s’agit avant tout de diminuer les contraintes liées à la vie embarquée.

Comment ? 

Cette évolution majeure entraîne bien sûr des modifications de nos schémas habituels en termes de ventilation d’effectifs, de maintien en condition opérationnelle (MCO) et d’infrastructures. Néanmoins, par le biais de réorganisations internes, il est possible de lancer immédiatement cette réforme, en particulier grâce au désarmement anticipé de frégates anti-aériennes et de frégates anti-sous-marines F70, bâtiments aux équipages plus nombreux que leurs successeurs.

La Marine s’est mise en ordre de bataille pour atteindre un objectif ambitieux qui améliorera à la fois son efficacité et le quotidien des marins.

 

Témoignage

CV Xavier, sous-directeur études et politique RH de la direction du personnel militaire de la Marine

Les 3 défis des ressources humaines à l’horizon 2030.

42 000 marins œuvrent chaque jour pour maintenir notre niveau opérationnel sur toutes les mers du monde, en permanence. Pour garantir ce niveau d’engagement, la Marine doit faire face, à l’horizon 2030, à de grands défis RH dans les domaines du recrutement, du développement des compétences et de la fidélisation. 

La Marine renouvelle chaque année 10 % de ses effectifs, c’est considérable. En matière de recrutement, la Marine doit se projeter à long terme et conserver son exigence quant à la qualité des candidats. Chaque jeune Français, de tout profil, indépendamment de ses origines géographiques, de son âge et de son niveau scolaire, a sa place dans la Marine ! 

La Marine veut aussi renforcer ses partenariats avec l’Éducation nationale et d’autres acteurs de l’enseignement et du monde professionnel. À chaque classe d’âge doit pouvoir être offerte une possibilité de découvrir la Marine : visites, stages, cursus partenaires, réserve… 

Nous devons former les marins recrutés à des métiers uniques en nous adaptant de façon continue aux évolutions technologiques de nos équipements. À cet égard, le bagage académique civil, les expériences et le potentiel de chaque marin seront davantage exploités. L’utilisation d’outils modernes et innovants (réalité augmentée, modélisation, téléformation) contribuera également à l’ambitieuse rénovation pédagogique du développement des compétences, avec la volonté de rendre chaque marin pleinement acteur de son parcours.

Enfin, une marine durable et efficace au quotidien repose sur des marins épanouis et heureux dans leur emploi. La fidélisation s’appuie d’abord sur le sens donné à la mission. Il appartient au commandement de l’expliquer. Pour avancer sur la voie de la conciliation entre vie professionnelle et vie privée, des mesures importantes ont été prises. L’extension du modèle à deux équipages constitue une mesure forte du plan stratégique 2030. Il permettra notamment de limiter la suractivité et de rendre l’activité plus prévisible pour le marin et sa famille. En complément, il importe de conserver une politique de rémunération incitative qui valorise la progression et l’activité opérationnelle.  

Ces trois batailles, la Marine ne les gagnera pas sans ses marins, d’active et de réserve, ni sans leur famille. Ils en sont les meilleurs ambassadeurs, les plus à même, par leur discours et le partage de leurs expériences, de toucher la jeunesse en son cœur.

 

 

 

Rencontre

CV Christian, commandant de l’escadrille des SNLE    

Le système de double équipage (bleu/rouge), associé au plan d’entretien, permet de faire naviguer un sous-marin près de 200 jours par an. C’est assurément le meilleur système pour optimiser l’emploi d’un bâtiment.

Quelle est l’activité de l’équipage qui n’est pas en charge de la conduite du bâtiment ?  

Chaque équipage suit un cycle d’une dizaine de mois débutant par une période d’entraînement sur simulateurs d’environ 6 semaines. À l’issue de cette période, l’équipage (bleu par exemple) est paré à prendre en charge le sous-marin dès le retour de mission de l’équipage rouge.

Comment et à quel rythme cet équipage apporte-t-il du soutien à l’équipage en charge ?

Les deux équipages conduisent ensemble la période d’entretien d’une durée d’environ 7 semaines, l’un (le rouge dans notre exemple) étant placé en soutien de l’équipage bleu. À l’issue de cette période, les marins de l’équipage bleu sont parés pour conduire une nouvelle patrouille opérationnelle de dissuasion. L’équipage rouge, qui est rentré de mer, part alors en permissions pour 4 à 6 semaines, pendant que l’équipage bleu est en mer.

Comment assurez-vous le maintien des compétences ?

Au retour de permissions, l’équipage rouge débute son entraînement sur simulateur. Ce système de double équipage permet d’optimiser la formation, l’entraînement et la qualification des équipages durant des périodes dédiées uniquement à ces activités et cela juste avant de prendre le sous-marin en charge.

Comment les familles vivent-elles ce rythme ? Quels en sont les bénéfices ?    

Ce rythme permet aux familles d’avoir une bonne visibilité sur les périodes de présence ou d’absence des conjoints, ce qui facilite l’organisation de la vie familiale.


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