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EV1 Bastien

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En l’air, Bastien est pilote de Rafale Marine dans l’aéronautique navale.A terre, au sein de la flottille 11F, il occupe également la fonction  d’officier des vols, pour laquelle il planifie l’activité des appareils afin de coordonner l’ensemble de leurs mouvements, à la minute près.

Avec un père dans la Marine Marchande et un grand-père photographe aérien, l’EV1 Bastien aurait pu envisager très tôt une carrière dans l’aéronautique navale. Ses études l’ont porté vers d’autres matières, l’histoire en l’occurrence, avant de finalement s’orienter vers le cursus de formation EOPAN (Élève Officier Pilote de l’Aéronautique Navale). « Je ne connaissais pas la formation et j’étais persuadé que ce type de cursus était réservé aux personnes ayant fait math sup’, math spé. Puis j’ai appris que je pouvais passer les sélections pour devenir pilote dans l’aéronautique navale. Je m’y suis présenté et j’ai été retenu, c’était le début de mon aventure aéronautique au sein de la Marine nationale ». Bastien a ensuite suivi le parcours de formation des pilotes de chasse de l’aéronautique navale : en 2010 il suit sa formation initiale à l’Ecole d’initiation au pilotage (EIP/50S), puis part se spécialiser comme pilote de chasse à Salon-de-Provence, Cognac pour terminer son apprentissage une année aux États-Unis. 3 ans après son arrivée comme pilote de Chasse sur la base aéronautique navale de Landivisiau, il participe à l’organisation d’un exercice interalliés majeur : le NATO Tiger Meet. En 2016, alors jeune équipier, l’EV1 Bastien a pu participer à cet exercice. « S’entraîner à 40 avions contre 20 c’est tellement rare et instructif ! Non seulement, c’est formateur d’un point de vue technique et tactique mais c’est également très enrichissant d’un point de vue humain. Travailler entre armées d’origines étrangères sur des missions complexes permet d’enrichir  nos expériences et nos savoir-faire. C’est également une occasion unique de créer une vraie cohésion».

Pour ce pilote plus habitué à embarquer sur le porte-avions Charles-de-Gaulle, l’organisation d’un tel exercice est un nouveau défi à relever. «  Lorsque j’ai décidé de devenir pilote de l’aéronautique navale, c’était précisément pour embarquer sur le porte-avions et connaître la vie embarquée. Avec la dimension maritime, les situations sont changeantes, il faut sans cesse s’adapter. C’est ce qui me plaît le plus dans le métier que j’exerce. Le NATO Tiger Meet est un excellent entraînement  et un facilitateur pour la coopération interalliés ». Pour Bastien, comme pour tous les participants, cet exercice majeur s’annonce particulièrement dense, mais tous y vont dans un seul objectif, gagner en tactique aéronautique et en enrichissement personnel.


SM Marine

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Calme et souriante Marine est ravie de présenter son métier de contrôleur aérien dans l’aéronautique navale. Du calme il faut en avoir lorsqu’on travaille à la tour de contrôle : « sang-froid et savoir-faire » face à des pilotes parfois sous pression, telle est sa devise ! Et en plein NATO Tiger Meet elle sait devoir rester concentrée, réactive et professionnelle, comme en opérations.

Le métier de contrôleur aérien consiste à assurer la sécurité aérienne. « nous contrôlons, , guidons et informons le trafic aérien militaire, comme civil, se trouvant dans notre espace aérien ».

Après avoir fait suivi une formation initiale à l’école de Maistrance, le SM Marine rejoint le Centre d’Instruction du Contrôle et de la Défense Aérienne de l’armée de l'Air à Mont de Marsan où elle a été formée au métier de contrôleur aérien. Cette formation, qui permet d'obtenir le Brevet d'Aptitude Technique, consiste à acquérir toutes les connaissances aéronautiques nécessaires pour gérer un trafic aérien, grâce à des simulateurs recréant des situations de contrôle habituelles et inhabituelles (pannes radio, feux moteurs etc...). A l’issue, elle a été affectée sur la BAN de Landivisiau.

La spécialité de contrôleur aérien marine permet d’embarquer à bord du porte-avions Charles de Gaulle ou des Bâtiments de Projection et de Commandement (BPC). « J’ai eu l'opportunité d’embarquer à deux reprises à bord du porte-avions pour les missions Arromanches II et Arromanches III. Outre les particularités de la vie embarquée, ces missions m’ont permis de mettre en pratique la spécificité du métier de contrôleur aérien dans la Marine nationale : la préparation et le suivi des opérations militaires françaises depuis le porte-avions et en particulier lors des missions Arromanches II et III, les opérations réalisées dans le cadre de la coalition. » . Sur le pont du Charles de Gaulle, Marine a eu la chance d 'assister au dernier catapultage du Super Étendard Modernisé. Un moment unique qu’elle n’est pas prête d’oublier.

« Ce métier m’apporte beaucoup de satisfaction personnelle et professionnelle. Il me permet de participer à des événements que je n'aurais jamais pensé vivre. C’est le cas des embarquements mais aussi du NATO Tiger Meet. Prendre part à un exercice de cette ampleur est une première pour moi et un véritable challenge ». « Pour l’occasion tous les postes seront doublés, comme le temps de travail ». Mais qu’importe pour Marine, « contribuer au plus important exercice aérien européen, en assistant les nombreux aéronefs présents (40 en moyenne par exercice), c’est tout simplement unique et particulièrement instructif ». La maîtrise de l’anglais est un impératif dans ce métier et le NATO Tiger Meet est l’occasion idéale de se confronter aux différents accents. « Un français qui parle anglais et un espagnol qui parle anglais cela n’a rien à voir ! Cet exercice c’est aussi une excellente  opportunité d’améliorer mon niveau d’anglais et de m’exercer à une meilleure adaptabilité dans le travail ».

Nato Tiger Meet 2017 : Rencontre avec les marins du ciel

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L'exercice OTAN « NATO Tiger Meet 2017 » a débuté pour la deuxième fois de son histoire sur la base aéronautique navale (BAN) de Landivisiau le 5 juin dernier. Les « Tigre » se sont donné rendez-vous avec 24  escadrons représentant 12 nations. Cet entrainement d’aviation de chasse - le plus complexe au monde - débute dès le posé des avions, spécialement peints pour l’occasion, alors que tous ambitionnent de repartir avec le fameux « Silver Tiger Trophy », récompensant l’escadron qui s’est le mieux illustré durant cet entraînement.

Les marins du ciel : qu'ils soient pilote, mécanicien aéronautique, technicien aéronautique (avionique et porteur), ou encore contrôleur aérien, témoignent de leur parcours et de leur expérience dans l'aéronautique navale.

Rendez-vous sur le site internet de recrutement de la Marine pour tout savoir sur ces métiers :www.etremarin.fr 

 

EV1 Bastien, pilote de l'aéronautique navale

 

SM Marine, contrôleur aérien

 

SM François, technicien aéronautique (porteur)

 

SM Valère, technicien avionique

 

QM Romain, mécanicien aéronautique

Prise de commandement du patrouilleur polaire L’Astrolabe

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Le 7 juin 2017, le contre-amiral Catard, amiral commandant la force d’acion navale à Brest,a fait reconnaître le capitaine de frégate Céline Tuccelli comme commandant  de l’équipage A du patrouilleur polaire L’Astrolabe sur la place d’armes de l’école des fusiliers marins de Lorient.

Le patrouilleur polaire L’Astrolabeest le successeur du patrouilleur austral Albatros, entré en service en 1967. Une fois admis au service actif, il effectuera des missions d’action de l’État en mer (surveillance des zones économiques exclusives de l’océan Indien, surveillance des pêches et police de navigation) et des missions de ravitaillement des bases antarctiques Dumont d’Urville et Concordia.

Ce patrouilleur polaire mesure 72 mètres de long et 16 mètres de large. Il peut embarquer 1 200 tonnes de fret et peut accueillir un équipage de 60 personnes et embarquer un hélicoptère.

Diplômée de l’ESSEC (99), le CF Céline Tuccelli est recrutée sur titre en 2002 après deux années d’expérience à la mer comme volontaire aspirant chef de quart sur le Batral Jacques Cartier puis officier sous contrat opérations sur le De Grasse. Elle choisit la spécialité système d’information et de communication (SIC) et poursuit une carrière embarquée sur des bâtiments de combat, où elle participe notamment à plusieurs missions en océan Indien, golfe d’Oman et mer d’Arabie, ainsi que dans le golfe de Guinée. Elle commande le bâtiment hydrographique Borda à Brest en 2010-2011 avant de rejoindre le centre d’expertise des programmes navals (CEPN). Dans son dernier poste, elle exerçait l’autorité de domaine de compétences SIC à l’état-major de la Marine.

Premier échange de tourelles de 76 mm à bord du Chevalier Paul

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A l’occasion de son arrêt technique intermédiaire qui s’est achevé fin mai, la frégate de défense aérienne Chevalier Paul a fait l’objet du premier échange standard de tourelles de 76 mm dans la Marine. Après une forte activité de l’artillerie dont plusieurs centaines de coups tirés durant l’opération Harmattan sur les côtes libyennes en 2011, les canons avaient besoin d’un carénage complet.

La première phase de cette opération complexe a été consacrée au démontage et au débarquement des deux canons pesant sept tonnes chacun qui ont été ensuite transportés en Italie aux ateliers de l’industriel italien Léonardo.

La seconde phase a vu le remontage de nouvelles tourelles et leur alignement au milli-radian près avec la conduite de tir du bâtiment. Pour conclure cette opération et parfaire le réglage des canons, le Chevalier Paul a procédé au tir d’obus sur des cibles de différents types. Après avoir fait but sur une cible aérienne remorquée par avion et sur une cible flottante remorquée, le Chevalier Paul a déclaré l’ « Hercule » et la « Licorne » (noms de baptême des tourelles, en hommage à deux navires commandés par Chevalier Paul au XVIIe siècle) parés au combat.

Cette opération inédite dans la Marine nationale a été menée sous la maîtrise d’œuvre globale du service Armes du bâtiment dans une étroite collaboration avec les techniciens de l’entreprise italienne Léonardo, le Service Logistique de la Marine et le Service de Soutien de la Flotte.

Depuis début juin, le Chevalier Paul est déployé en Méditerranée orientale dans le cadre de l'opération Chammal. Il a relevé la frégate antiaérienne Jean Bart, contribuant ainsi à la permanence à la mer de la Marine nationale au large des côtes syriennes.

Le patrouilleur de haute mer Commandant Bouan à l’honneur !

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Le 9 juin 2017, une cérémonie de remises de récompenses s’est déroulée à Toulon à bord du patrouilleur de haute mer Commandant Bouan.

 

Déployé dans le canal de Sicile en janvier 2017, dans le cadre de l’opération Triton, l’équipage du Commandant Bouan avait participé au sauvetage de 267 naufragés dont 32 femmes et 11 enfants. Prolongé un mois au large de la Libye pour être intégré à l’opération EUNAVFORMED SOPHIA, le patrouilleur s’était particulièrement distingué par son implication dans la caractérisation des mouvements d’armes et de munitions soumises à embargo dans la zone.

Le capitaine de vaisseau Jean-Michel Martinet, adjoint organique à Toulon de l’amiral commandant la force d’action navale, a tenu à transmettre lui-même le témoignage de satisfaction du vice-amiral d’escadre du Ché, commandant en chef pour la Méditerranée, à l’ensemble de l’équipage présent sur les rangs. Six récompenses individuelles ont également été remises à des marins particulièrement méritants pour leur action lors des sauvetages ou durant les approches menées pendant l’opération Sophia.

Patrouille dans les îles du bout du monde pour la frégate Floréal

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Début mai, la frégate de surveillance (FS) Floréala appareillé de la base navale Port des Galets à La Réunion pour une patrouille dans la zone économique exclusive (ZEE) de l’archipel de Crozet, ces îles des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF) situées entre les quarantièmes rugissants et les cinquantièmes hurlants.

Générant une ZEE considérable dont la richesse est à préserver, ces eaux font l’objet de patrouilles régulières et de missions de police des pêches assurées par les frégates de surveillance stationnées à La Réunion.

Cette patrouille n’a donné lieu à aucune constatation d’infraction. Les licences de pêches sont très contrôlées par la préfecture des TAAF pour maîtriser au mieux les ressources en poisson. Sur la période de patrouille du Floréal, seul un navire était autorisé dans la ZEE. La mise en œuvre du Panthera permis de « blanchir » la zone.

Les périodes de navigation sont entrecoupées de mouillages, permettant au bâtiment d’éviter des conditions météo souvent rudes durant l’hiver. Ces mouillages sont également l’occasion d’échanges avec le personnel en hivernage dans l’archipel. La base de Port Alfred accueille 23 hivernants, isolés du monde pendant les 12 mois de leur séjour. L’équipage du Floréal a pu passer une demi-journée à terre, l’occasion de partager un repas avec les habitants et d’observer de plus près la manchotière de Crozet. En retour, le personnel du district a également été accueilli à bord.

Exigeante et pleine de surprises, la navigation dans ces eaux hostiles oblige à recourir à des cartes papiers, héritages des anciens, plus précises que les systèmes de navigation numériques en usage. L’aventure nautique est de tous les instants : chaque mouillage offre la possibilité de sonder une nouvelle baie, de reconnaître des dangers et d’enregistrer de nouvelles informations.

En savoir plus sur les enjeux de la zone sud de l’océan Indien 

 

 

Protéger les côtes corses en cas de pollution

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Un exercice de lutte contre les pollutions en mer, « ANTIPOL 2017», organisé par la Préfecture maritime de la Méditerranée s’est déroulé le 14 juin 2017, à Aspretto à proximité des côtes Ajacciennes. Ce type d’entraînement opérationnel s’inscrit dans le plan ORSEC maritime (organisation des secours) pour faire face à des pollutions marine.

 

La zone d’exercice définie dans le secteur du Ricanto (Ajaccio) a permis d’entraîner des moyens antipollution significatifs à la récupération d’hydrocarbures en mer. Cet entraînement opérationnel a permis de garantir le niveau de savoir-faire  des unités et du personnel concerné, valider l’interopérabilité entre les moyens antipollution engagés dans une zone littorale restreinte, et conduire une opération de gestion de crise de pollution marine (POLMAR) depuis la base navale d’Aspretto, base de soutien avancée pour les opérations navales bénéficiant d’une darse protégée (qui a le statut de port militaire), d’une large plateforme pour hélicoptères et de capacités assez souples d’accueil d’un état-major ou de troupes dans ses deux hangars aéronautiques.

Un large spectre de moyens déployés

Un large spectre de matériels spécialisés pour la lutte antipollution en mer ont été mis en œuvre. Des moyens lourds (le Bâtiment de soutien, d’assistance et de dépollution Jason, le Remorqueur d’intervention, d’assistance et de sauvetage  Abeille Flandre, affrétés de l’action de l’État, et  un remorqueur du port d’Ajaccio, le Persevero). Ces bâtiments, en première ligne, ont récupéré massivement la pollution au large. De plus petites unités telles que la vedette Mimosa (de la Direction départementale des territoires et de la mer de Corse du Sud) et une embarcation de servitude antipollution (ESA) ont « chaluté » en proche côtier, effectuant ainsi la « lutte de second rideau ». La vedette côtière de surveillance maritime La Gravona de la Gendarmerie maritime a assuré la sécurité du plan d’eau. Un hélicoptère de la Gendarmerie a également survolé la zone pour participer à la relocalisation de produits polluants (simulés par de l’écorce de riz non toxique et biodégradable pour l’exercice).

En savoir plus sur les actions de la marine dans le domaine du développement durable et de la lutte contre les pollutions


Spanish Minex 2017

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Le chasseur de mines tripartite (CMT) Capricornea participé à l’exercice OTAN Spanish Minex dans les eaux espagnoles au large des îles Baléares du 29 mai au 8 juin 2017. Organisé par la marine royale espagnole, cet entraînement opérationnel rassemble des unités appartenant à sept nations (Allemagne, Espagne, Grèce, Italie, Pologne, Turquie et France).

Spanish Minex est un exercice consistant à effectuer plusieurs blanchiments de zones sous menace asymétrique, pour préparer un déploiement amphibie et apporter ainsi l’aide de l’OTAN à un pays fictivement en crise.

L’équipage du Capricorne prodigue les premiers soins à un marin après un exercice d’homme à la mer

 

Durant les deux dernières semaines, le Capricorne a été intégré au groupe SNMCMG2 (Standing Nato Mine Counter Measures Group Two), sous le commandement du navire polonais Czernicki.

Ces deux semaines de guerre des mines en collaboration totale avec les nations présentes ont permis à l’équipage du Capricorne de donner une dimension internationale à leur spécialité.

 

Les plongeurs du Capricorne embarquent sur le zodiac afin de réaliser une plongée d’identification

 

Les résultats de l’équipage, une fois de plus, ne font pas mentir la réputation d’excellence de la guerre des mines française.

En savoir plus sur la guerre des mines et sur les opérations de contreminage

La France possède dans le domaine de guerre des mines une expertise reconnue qui joue un rôle majeur pour la crédibilité de la dissuasion, la sûreté des approvisionnements tant dans les approches que lors des transits ainsi que pour la capacité d’intervention de la France. La guerre des mines est une capacité majeure de la Marine nationale car elle participe à l’ensemble de ses missions. Les unités de guerre des mines sont chargées de la sécurisation des chenaux utilisés par les SNLE lors de leurs transits entre leur base de Brest et la haute mer. Elles doivent également, en cas de menace particularisée, être en mesure de maintenir l’accès à un port d’intérêt vital et se tenir prêtes à assurer le libre accès aux ports alliés. Elles ont vocation à être projetées au sein d’une force navale nationale ou interalliés lorsque les opérations se déroulent à proximité de côtes plus sensibles au risque « mines ».

 

Le Cassiopée et l’Andromède participent à Artémis Trident 2017

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Déployées dans le golfe Arabo-Persique (GAP) de février à juin 2017, les unités de la mission GGDM (Groupement Guerre des Mines) 2017 ont participé à l’exercice Artémis Trident du 17 mai au 30 mai au large de Manama, capitale du royaume de Bahreïn. Réunissant des moyens français, américains et britanniques, l’objectif de cet entraînement opérationnel est de poursuivre et de renforcer leur interopérabilité dans le domaine de la lutte contre les mines.

Artémis Trident constitue une occasion rare d’entraînement en guerre des mines dans cette région stratégique. Il permet la mise en œuvre d’un panel complet de moyens tels que des hélicoptères, des plongeurs-démineurs, des chasseurs de mines, des dragueurs de mines, des drones de surface et des drones sous-marins.

Sous le commandement tactique du CTF 52 (la CTF 52 est la CombinedTaskForce de guerre des mines américaine), l’exercice était scindé en trois groupes. Un premier Taskgroupétait composé d’hélicoptères MH53 (de la flottille HM15 de l’US Navy) dédiés à la lutte contre les mines, équipés de sonars remorqués et de véhicules sous-marins téléguidés ROV (Remote Operated Vehicule). Un second Taskgroup, sous commandement britannique, était constitué des chasseurs de mines HMS Bangor, USS Dextrous et Cassiopée. Un troisième Task group, sous commandement français, dont l’état-major était embarqué pour l’occasion à bord de l’USS Ponce, était constitué des chasseurs de mines HMS Middleton, USSGladiator et Andromède, du Mine Hunting Unit (drone de surface américain) et des détachements de plongeurs démineurs britanniques et français.

Les unités ont rallié leur zone de chasse aux mines et ont opéré dans des conditions météorologiques difficiles, en raison d’un vent puissant et persistant. Les chasseurs de mines Cassiopée et Andromède et le détachement de plongeurs démineurs ont pu mettre en valeur le savoir-faire et l’expertise française dans le domaine de la guerre des mines.

Cet exercice a constitué une excellente opportunité de développer la connaissance et la coordination entre unités et états-majors des trois nations. L’efficacité démontrée a confirmé la préparation des trois marines de guerre à affronter avec succès et détermination toute menace de minage qui pourrait survenir dans cette région stratégique.

Corymbe : le patrouilleur de haute mer LV Le Hénaff aux côtés de la marine togolaise

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Le 26 mai 2017, au large de Lomé, la marine nationale et la marine togolaise ont mené un exercice de coopération régionale afin de contribuer à l’amélioration de la sécurité et de la sureté maritime dans le golfe de Guinée.

L’exercice a débuté avec la marine béninoise sous le regard des instructeurs GoGIN (Gulf of Guinea inter-regional Network) avant de se poursuivre avec la marine togolaise, supervisé par les instructeurs du GoGIN, mais également par les marins du LV Le Hénaff.

Le scénario de l’exercice met en scène un bâtiment de commerce pris par des pirates et transitant vers l’ouest après une tentative de soutage au large du Bénin (« illegal bunkering» en anglais : technique de piratage qui consiste à prendre possession illégalement des hydrocarbures d’un navire),.

En alerte au mouillage, le patrouilleur de la marine togolaise Oti appareille pour intercepter le navire piraté transitant au large des côtes du Togo. Le LV Le Hénaff joue le rôle de cible pour la mise en œuvre de l’équipe de visite du patrouilleur Oti. Le patrouilleur de haute mer français est donc interrogé, visité puis détourné vers le port de Lomé dans le cadre du scénario.

L’objectif de cet exercice était de travailler le partage d’informations et la coordination des moyens entre les COM (Centre des Opérations Maritimes) de Cotonou et de Lomé sous contrôle du Centre de Coordination Maritime (CMC) de Cotonou, afin de tester l’organisation régionale et zonale. L’exercice a également été l’occasion d’approfondir la connaissance des partenaires sur les procédures de visites. Aux côtés des entraineurs « GoGIN », le LV Le Hénaff a ainsi partagé son savoir-faire et son expérience sur la cinématique d’approche du patrouilleur pour une visite, la qualité des interrogations, la mise en œuvre de l’équipe de visite et la visite en elle-même.

GoGIN est un projet européen porté par « Expertise France », projet signé en octobre 2016 à l’occasion du sommet extraordinaire de Lomé. Il prend la suite du projet CRIMGO (Critical Maritime Routes in the Gulf of Guinea) et vise à favoriser la coopération régionale afin de contribuer à l’amélioration de la sécurité et de la sureté maritime dans le golfe de Guinée.

Un bâtiment français est déployé en mission Corymbe de façon quasi permanente dans le golfe de Guinée depuis 1990. La mission a deux objectifs majeurs  participer à la protection des intérêts français dans la zone et participer à la diminution de l’insécurité maritime, en aidant les marines riveraines à renforcer leurs capacités d’action dans les domaines de la sécurité et de la surveillance maritime.

60 ans de la flottille 33F

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Le 8 juin 2017, le vice-amiral Bruno Thouvenin, commandant la force de l’aéronautique navale, a présidé la cérémonie officielle du soixantième anniversaire de la flottille 33F, basée à Lanvéoc-Poulmic.

Le 1er juin 1957, la flottille 33F naît sur la base d’aéronautique navale (BAN) de Lartigue (Algérie). Equipée d’hélicoptères Sikorsky H19, ses premières missions s’inscrivent dans le contexte du conflit algérien : évacuation sanitaire, transport de troupes et appui des troupes au sol.

Aujourd’hui, elle se compose d'hélicoptères Caïman Marine et opère à partir de la base aéronautique navale de Lanvéoc-Poulmic en Bretagne. Renouant avec les missions qui lui étaient dévolues (Search and Rescue, coopération avec les commandos), elle embarque également sur les frégates multi-missions (FREMM) de la Force d’action navale (FAN). Elle compte à ce jour deux détachements embarqués sur les FREMM Aquitaine et Provence, et assure en permanence deux alertes SPI (Secours Protection et Intervention) à Lanvéoc et à Cherbourg.

La journée, placée sous le thème de l’histoire de la 33F, a permis de rassembler et renforcer les liens entre anciens militaires et actifs de la flottille.

En savoir plus sur l’aéronautique navale

A lire aussi : Immersion dans le cockpit du Caïman Marine de la 33F 

 

Un entraînement au remorquage réussi !

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Le 13 juin 2017, le remorqueur d'intervention, d’assistance et de sauvetage (RIAS)* Abeille Flandreavait rendez-vous avec la frégate type La Fayette Aconit. Dans le cadre de son stage de Mise en condition opérationnelle (MECO), la frégate a rejoint le remorqueur à 7 nautiques au sud du cap Cépet pour valider l'entrainement de son équipage.

Très tôt dans la matinée, les opérations de remorquage sont lancées avec le tir du lance-amarre de la plage arrière du remorqueur. L'utilisation d'une partie du câble de remorque secondaire de l'Abeille, d'une longueur initiale de 1000 mètres et de 64 mm de diamètre, ainsi qu'une remorque de 250 m de la frégate, permettent d'entamer le remorquage par un long virage pour mettre les deux bâtiments dans l'axe, route qu'ils suivront pendant une dizaine de minutes validant cette phase. Les opérations de largage des remorques pouvant ainsi être entamées. Les deux équipages virent et dévirent leurs lignes de remorque respectives, sous la manœuvre délicate et attentive du commandant de l'Abeille, jusqu'au largage de la ligne de passage par l'équipage du remorqueur, sonnant ainsi la fin de l'exercice.

Entraînement validé pour l'Aconit qui a pu continuer le déroulement opérationnel de sa MECO.

*La mission prioritaire du RIAS est l’assistance aux personnes et aux biens, le sauvetage et le remorquage des navires présentant un danger pour la navigation ou le littoral. Il accomplit également les missions de service public ordonnées par le préfet maritime de la Méditerranée visant à assurer la sauvegarde des personnes et des biens comme la surveillance de la navigation, le transport d’agents assermentés assurant la police de la navigation, la lutte contre la pollution, le transport de personnels et de matériels dans le cadre d’une mission de service public.

 

Les nouveaux enjeux de la police des pêches en Nouvelle-Calédonie

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Phénomène en pleine expansion dans le Pacifique sud, la pêche illicite est une menace nouvelle qui place désormais la police des pêches au cœur des missions des Forces armées de la Nouvelle-Calédonie (FANC). La persévérance et la coopération régionale seront les clés de la réussite de ces opérations, dont le résultat ne pourra être apprécié que sur le long terme.

Depuis mai 2016, les opérations de lutte contre la pêche illicite se multiplient dans la zone économique exclusive (ZEE) de Nouvelle-Calédonie, à mesure que s’y intensifient les activités de pêche menées illégalement, notamment par des navires battant pavillon vietnamien. La police des pêches est ainsi devenue une mission de premier plan pour les moyens aériens et maritimes positionnés en Nouvelle-Calédonie. Mais cette mission ne se limite pas aux eaux territoriales françaises puisque les FANC veillent aussi à faire respecter la réglementation en matière de pêche dans les eaux internationales relevant de la zone de responsabilité permanente du commandant supérieur des FANC.

La police des pêches couvre des enjeux considérables. Elle assure la défense des intérêts économiques et environnementaux de la France, en préservant la filière pêche et en protégeant la ressource halieutique. Exigeant un travail de surveillance étroite de la zone économique exclusive (ZEE), la police des pêches concourt également à la défense maritime du territoire et au maintien de la souveraineté de l’État dans ses eaux.

Volet de l’action de l’État en mer, la police des pêches s’inscrit dans un cadre interministériel mobilisant les ministères de l’Intérieur, de l’Environnement, de la Justice et de l’Économie, et auquel contribuent les armées. En Nouvelle-Calédonie, cette mission est réalisée sous l’autorité du délégué du gouvernement pour l’action de l’État en mer, le haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie. Il est conseillé par le commandant de zone maritime (CZM) qui fait planifier et exécuter les actions en mer avec le concours des moyens des FANC et de l’ensemble des administrations qui opèrent en mer.

 

Une préoccupation majeure

La ZEE de Nouvelle-Calédonie et Wallis-et-Futuna a toujours fait l’objet d’une surveillance maritime attentive pour veiller au respect de la réglementation en matière de pêche. Presque intégralement classée en aires marines protégées, ses 1,8 million de km2 sont le terrain de jeu d’une ressource halieutique très riche qu’il convient de préserver. Toutefois, depuis le printemps 2016, la lutte contre la pêche illicite y est devenue une préoccupation majeure du fait de la présence récente et massive de navires battant pavillon vietnamiens venant pêcher illégalement dans les eaux calédoniennes (la pêche y étant interdite aux navires étrangers, sauf dérogation).

Ces embarcations, surnommées « Blue boats » en raison de la couleur bleue de leurs coques, prennent la mer pendant plusieurs semaines pour transiter de leur pays d’origine vers les récifs calédoniens. Quittant leurs zones traditionnelles de pêche en mer de Chine méridionale, en raison de l’appauvrissement de ses eaux et de l’attitude ferme des pêcheurs chinois à leur égard, les « Blue boats » se dirigent de plus en plus vers le Sud du Pacifique, à mesure que les traitements répressifs infligés par les états côtiers se durcissent. L’intérêt financier justifierait les risques pris : les « Blue boats » viennent jusqu’en Nouvelle-Calédonie pêcher des holothuries, ces concombres de mer dont le prix de vente sur les marchés asiatiques peut atteindre jusqu’à 1 000 € le kilo.

Pour lutter contre ce phénomène, des opérations de police des pêches sont régulièrement menées. Baptisées UATIO, du nom d’une passe du Sud de la Nouvelle-Calédonie, elles sont entrées, fin avril, dans leur neuvième phase.

Comme pour toutes missions de police des pêches, la surveillance maritime est le point de départ de ces opérations. Elle s’effectue grâce aux moyens de la Marine nationale, par l’avion de surveillance maritime Gardian, la frégate de surveillance Vendémiaire, le bâtiment multi-missions D’Entrecasteaux et les patrouilleurs La Glorieuse et La Moqueuse. Ces moyens sont parfois renforcés par l’avion tactique de transport Casa de l’armée de l’Air et la vedette côtière de surveillance maritime Dumbéa de la Gendarmerie maritime. Cependant, la surveillance maritime ne se limite pas à l’emploi de moyens militaires : l’utilisation de l’imagerie satellite Trimaran et la contribution des usagers de la mer (pêcheurs, administrations opérant en mer…) ont également leur rôle à jouer.

 

Une coopération régionale essentielle

À l’issue de ce travail de surveillance en mer, des navires de pêche peuvent être détectés. La police des pêches consiste alors à vérifier, par des interrogations et des inspections, que ces pêcheurs respectent la réglementation en vigueur dans la zone. En cas d’infraction, les navires sont arraisonnés. 

Depuis mai 2016, quinze navires ont été arraisonnés ou déroutés et plus de 28 tonnes d’holothuries saisies dans la ZEE de Nouvelle-Calédonie.

Les unités de la Marine effectuent également des missions de police des pêches dans les eaux internationales qui relèvent de la zone de responsabilité permanente du commandant supérieur des FANC. Dans ces zones de haute mer, la police des pêches peut être assurée au cours de missions d’opportunité ou dans le cadre d’opérations avec les partenaires régionaux. 

Les FANC participent ainsi, depuis plusieurs années, aux opérations Rai Balang, Kuru Kuru et Tui Moana, organisées sous couvert de l’Agence des pêches du Forum des îles du Pacifique (FFA)(1), ainsi qu’aux opérations Nasse, dans le cadre du Quadilateral Defence Coordinating Group (QUAD)(2). Les navires délictueux se jouant des frontières maritimes, la coopération régionale est un paramètre essentiel de la lutte contre la pêche illicite dans la zone. 

Récemment et en raison de la recrudescence de « Blue boats » vietnamiens dans les eaux du Pacifique, cette coopération régionale s’est intensifiée. Le CZM Nouvelle-Calédonie, le capitaine de vaisseau Jean-Louis Fournier, s’est ainsi rendu aux îles Salomon dans le cadre d’un séminaire entre États membres de la FFA, où la dimension régionale du phénomène a largement été partagée. Il a également rencontré à deux reprises les autorités du Maritime Border Command et de l’Australian Fisheries Management Authority, pour discuter d’une stratégie commune à la France et l’Australie pour lutter contre la pêche illicite.

L’intérêt de ce rapprochement entre voisins du Pacifique prend tout son sens sur le terrain. Entre le 22 mars et le 15 avril, une opération d’ampleur régionale a ainsi permis de mettre fin aux activités illicites d’une flottille entière de « Blue boats ». Le résultat de cette opération souligne l’efficacité d’une collaboration entre pays frontaliers : l’ensemble des navires de cette flottille se trouve désormais dans les ports d’Honiara, Cairns et Nouméa, ou ont quitté nos ZEE respectives. 

La Dumbéa intercepte des « Blue boats ».

 

ASP Camille Poli

 

(1) La Forum Fisheries Agency (Agence des pêches du Forum des îles du Pacifique) a été créée en 1979 par les États membres du Forum des îles du Pacifique dans le but de gérer, surveiller, protéger et développer leurs ressources marines, en particulier les espèces migratoires (les thonidés).

(2) Le Quadilateral Defense Coordinating Group est une organisation régionale regroupant la France, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et les États-Unis. Créée en 1992, elle vise à offrir à ses pays membres un espace de concertation en matière de coopération et de défense.

 

« Chaque marin compte et la Marine compte sur chacun d’entre eux »    VAE Jean-Baptiste Dupuis directeur du personnel militaire de la Marine (DPMM) 

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Du 15 mars au 25 avril 2017, le vice-amiral d’escadre Jean-Baptiste Dupuis est allé à la rencontre du personnel militaire et civil de la Marine lors de la traditionnelle tournée des ports annuelle. Il revient sur ces rencontres avec les marins et fait un point sur la politique des ressources humaines et les préoccupations actuelles de la DPMM.

 

COLS BLEUS :Amiral, que retenez-vous de votre première tournée des ports ?

VAE Jean-Baptiste Dupuis : Tout d’abord l’engagement et l’enthousiasme des marins pour remplir leur mission et également leur franchise. La Marine dispose d’un personnel de qualité, pleinement conscient de ses atouts extraordinaires, mais aussi des difficultés qu’elle doit affronter. Je retiens également mes échanges au contact des marins, au cours des déjeuners ou pendant les tables rondes. Les débats étaient riches et animés, toujours constructifs pour faire avancer la réflexion dans la même direction, celle de la mission. Je suis très satisfait des discussions que j’ai pu avoir avec les marins de tous grades et de toutes unités rencontrés car ils permettent à la DPMM d’avancer.

 

C. B. :Quel est le message principal à retenir concernant la politique RH mise en œuvre par la DPMM ?

VAE J.-B. D. : Chaque marin compte et la Marine compte sur chacun d’eux, cette relation réciproque est fondamentale. Quels que soient sa spécialité, son niveau d’emploi, son statut ou son parcours, chaque marin doit prendre conscience qu’il est un maillon essentiel de la Marine.
L’humain est au cœur de cette politique, à travers l’individualisation de la gestion au sens global. La DPMM est attentive à chaque marin, à ses aspirations comme à ses difficultés, et le dialogue permet de bâtir des parcours individualisés autant qu’il est possible de le faire. À l’inverse, les marins ne doivent pas perdre de vue qu’ils sont militaires et qu’à ce titre ils doivent faire face à des contraintes inhérentes au métier ou au parcours professionnel suivi. Je fais référence ici à la mobilité, aux affectations lointaines, aux rythmes opérationnels qui sont réels mais que nous veillons à limiter autant que possible pour ne pas que cela pèse trop fortement sur le personnel.

 

C. B. :Le recrutement est un enjeu majeur. Quelles ont été les dernières évolutions et quel est le cap à adopter pour les prochaines années ?

VAE J.-B. D. : La Marine compte 42 000 marins, civils et militaires. Le recrutement a toujours été un enjeu majeur pour la Marine et l’est encore plus depuis les attentats de 2015, qui ont conduit au gel des déflations. À titre d’exemple, pour 2017, nous recrutons entre 3 500 et 4 000 marins ce qui représente 9 % des effectifs. C’est autant qu’une entreprise de 150 000 personnes. C’est considérable.

Depuis 2014, le recrutement a augmenté de près de 60 % pour le personnel officier et d’environ 40 % pour le personnel officier marinier et équipage. Par ailleurs, je veux rappeler que le recrutement officiers par voie interne offre de belles perspectives de carrière aux officiers mariniers. Nous avons besoin de leur expérience pour consolider l’ossature et la richesse de notre Marine. Cette voie illustre bien l’escalier social que la Marine promeut.

Enfin, le recrutement ne se limite pas à l’active. Il est également déterminant dans la réserve qui connait une forte montée en puissance et participe concrètement aux missions de la Marine. Ce soutien est aujourd’hui indispensable à nos forces pour lesquelles elle agit comme un véritable ballon d’oxygène. 

Le personnel civil connait aussi une augmentation de ses effectifs : les départs d’agents civils sont aujourd’hui plus que compensés par un recrutement important.

Je veux enfin rappeler que le marin est le premier recruteur. La majorité des marins sont dans la Marine parce qu’un proche les a motivés à l’engagement. C’est pourquoi je remercie les quelque 800 marins des forces et des écoles qui, au-delà des escales de nos bâtiments et des échanges avec les villes marraines, ont contribué activement aux actions de recrutement menées par le service de recrutement de la Marine (SRM) depuis 2015. Je suis conscient des efforts consentis par leurs unités. Ils contribuent assurément au succès global de notre manœuvre RH depuis 2015.

 

C. B. :Pouvez-vous nous décrire plus précisément les mesures de fidélisation mises en place par la Marine ? Quelles sont les autres mesures d’accompagnement des marins ? 

VAE J.-B. D. : La fidélisation doit être la préoccupation de tous. Depuis un an, dans le cadre du plan de valorisation de la condition militaire et pour compenser la forte augmentation des sujétions, des mesures indemnitaires importantes ont été décidées (voir encadré). Ces mesures marquent la reconnaissance de l’engagement des militaires, sur le territoire national comme en opérations extérieures. 

Dans le domaine de l’accompagnement du marin et de sa famille, la Marine a diffusé un document de politique sociale, dont l’objectif est de définir ses priorités vers les nombreux organismes qui y concourent : hébergement en enceinte militaire dans des conditions de vie décentes, accompagnement de la famille durant les absences, aide à la mobilité géographique du marin et de sa famille, développement de la communauté marine, offre de loisirs. Par cette démarche, la Marine démontre sa volonté de soutenir les familles et d’améliorer la conciliation « V2P » (vie privée et vie professionnelle) de son personnel, gage d’efficacité pour la réalisation des missions qui lui sont confiées.

 

C. B. :Quelles sont vos principales préoccupations pour les mois à venir ?

VAE J.-B. D. : Le programme Source Solde, appelé à remplacer à terme Louvois, constitue une priorité pour la DPMM. La Marine a été choisie pour être la première armée à basculer sur ce système. Nous sommes actuellement dans une phase de tests durant laquelle nous vérifions la capacité du logiciel à générer une solde exacte pour l’ensemble des marins. La bascule sur Source Solde ne se fera évidement que si nous sommes absolument certains de la parfaite capacité du système à produire une solde juste.

Les marins isolés sont également au cœur des préoccupations de la Marine. L’accès à l’actualité RH de la Marine sur Internet, la diffusion d’un guide spécifique, l’apport d’un soutien en termes de gestion ou d’habillement sont autant d’éléments visant à limiter leur isolement, qu’il soit géographique ou informatif, et à consolider leur identité de marin. 

Enfin, mon travail quotidien est de fournir des marins formés et motivés aux employeurs de la Marine. La diversité des métiers et des employeurs constitue un défi quotidien pour la DPMM. Le recrutement, la formation, l’emploi et la fidélisation répondent au besoin de fournir aux unités, qu’elles soient opérationnelles ou du soutien, des marins motivés, heureux et fiers, aptes à tenir leur emploi en tout temps et en tous lieux. 

Propos recueillis par l’ASP Nicolas Cuoco

 

© Marine nationale - Les marins se sont déplacés en nombre pour assister aux conférences plénières.

 

Mesures d’amélioration et de valorisation de la fonction militaire 

Mesures indemnitaires prises en 2016 :

• Paiement de deux jours de permissions complémentaires planifiées (PCP).

• Création de l’indemnité d’absence cumulée (IAC).

• Doublement de l’indemnité de sujétion d’alerte opérationnelle (AOPER) avec une extension aux fonctions de sécurité de protection des unités militaires.

Ces mesures ont été complétées par les décisions suivantes (publiées par GNM le 12 mai 2017) :

• Le doublement de l’indemnité de sujétion d’absence du port-base (ISAPB). 

• Revalorisations de l’indemnité spéciale de sécurité aérienne (ISSA) et de l’indemnité de mise en œuvre et de maintenance des aéronefs (MAERO).

• Augmentation du contingent de primes de haute technicité (PHT).

 

  © Marine nationale - Table ronde avec les représentants du personnel non-officier de la Force d’action navale de Brest.

 

 

 


Visite de la ministre des Armées, Sylvie Goulard, dans les forces à Toulon

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Madame Sylvie Goulard, ministre des Armées s’est rendue à Toulon, vendredi 16 juin, pour effectuer une visite au sein des unités de la Marine nationale. La ministre a embarqué à bord de la frégate de défense aérienne Forbin pour une présentation, à la mer, des capacités opérationnelles du bâtiment et pour rencontrer l’équipage, qui revient d’une mission de plus de cinq mois en Méditerranée et en océan Indien.

La ministre a assisté à une démonstration de lutte anti-aérienne contre un assaut de Rafale Marine, à une séquence dédiée à la lutte anti sous-marine autour d’une frégate et d’aéronefs, ainsi qu’à une présentation des capacités de mise en œuvre des forces spéciales de la marine, les commandos marine.

La ministre s’est ensuite rendue sur leRubis, un des six sous-marins nucléaires d’attaque français. Déployés en permanence en Méditerranée, en Atlantique et régulièrement en océan Indien, ces sous-marins constituent, par leur discrétion et leur endurance, un atout majeur dans le soutien de la FOST (Force océanique stratégique), le recueil de renseignement et l’escorte du groupe aéronaval.

La ministre a enfin visité le porte-avions Charles de Gaulle, actuellement au bassin. Elle a assisté à une présentation des trois derniers déploiements du groupe aéronaval (plus de 14 mois de mer en moins de deux ans) au cours desquels il a été au cœur du combat contre Daech. Son chantier de rénovation est destiné à garantir ses performances opérationnelles et son interopérabilité avec les alliés pour les 20 prochaines années.

 

Sylvie Goulard a profité de ce déplacement pour adresser directement aux équipages présents sa reconnaissance et son soutien à l’égard des longues missions qu’ils mènent en mer, dans des conditions particulières. Leur jeunesse, leur enthousiasme, leur engagement et leurs compétences techniques font de la marine française un exemple reconnu à travers le monde.

 

Dossier de presse : DEPLACEMENT DE LA MINISTRE DES ARMEES DANS LES UNITES DE LA MARINE NATIONALE A TOULON

Préparations militaires marine Initiation au métier de marin 

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Encadrées par des réservistes issus du monde civil ou militaire, les préparations militaires marine (PMM) réparties sur le territoire national contribuent au renforcement du lien armées-Nation et à la sensibilisation des jeunes à la citoyenneté et aux enjeux de la Défense. Chaque année, grâce aux PMM, près de 2 500 jeunes, âgés de 16 à 21 ans, découvrent le métier de marin. Un investissement sur l’avenir, pour les jeunes comme pour la Marine.

EV1 Sarah Violanti et ASP Nicolas Cuoco

 

Les PMM s’inscrivent dans le cadre des préparations militaires initiales et de perfectionnement à la Défense nationale (PMIPDN). Cette période militaire de découverte et d’initiation aux métiers de la Marine se déroule en deux temps :

• une période échelonnée sur toute l’année scolaire (environ 12 samedis ou dimanches) axée sur l’apprentissage du milieu militaire et maritime, la pratique du sport et l’entraînement à des exercices de sécurité (découverte de l’organisation de la Défense, apprentissage de l’ordre serré, formation à la conduite des embarcations à moteur…) ;

• 5 jours dans un port militaire durant les vacances scolaires pour visiter des bâtiments et embarquer à bord de l’un d’eux.

Ainsi, chaque stagiaire a l’opportunité de vivre une expérience unique et enrichissante. Les formations au maniement des armes et aux premiers secours sont également dispensées. Le stagiaire porte l’uniforme et peut être amené à participer à des cérémonies militaires.

 

Après les PMM: devenir marin d’active ou de réserve 

Les stagiaires PMM qui le souhaitent peuvent s’orienter vers un engagement d’active ou au sein de la réserve opérationnelle. Chaque année, de nombreux stagiaires signent un premier contrat dans la Marine à l’issue d’une PMM. Ils peuvent ainsi contribuer pleinement aux missions de la Marine qu’ils ont découvertes durant leurs stages.

 

 

TEMOIGNAGE

SM Farida : « J’ai découvert un autre monde et je me suis découverte moi-même »

« Je suis originaire d’Alsace et j’ai suivi la PMM de Belfort en 2011. Depuis 2013, je suis embarquée comme manœuvrier sur le bâtiment de commandement et de ravitaillement Marne. J’ai connu l’existence des PMM pendant un forum des métiers à Strasbourg et j’ai tout de suite été séduite. Comprendre le fonctionnement de la Marine, assister à des cérémonies, visiter des bases navales... J’ai découvert un autre monde dans lequel je me suis découverte moi-même. Après ça, je me suis dit : « C’est la Marine ou rien. Je veux m’engager ! » Si j’avais un conseil à donner à des jeunes qui hésitent à participer à une PMM ? Il faut y aller ! C’est un week-end sur deux, ce n’est pas grand-chose comparé à tout ce que l’on y vit, ce que l’on y apprend et aux rencontres que l’on y fait. Je le conseille vivement ».

 

 

 

Chiffres clés

• Près de 77 centres PMM en métropole et outre-mer.

• 430 instructeurs, principalement réservistes opérationnels.

• Environ 2 500 stagiaires PMM pour l’année scolaire 2016/2017.

• En moyenne, 250 stagiaires PMM sont sélectionnés pour suivre une formation militaire initiale du réserviste (FMIR) chaque année. 

 

Aéronautique navale - Les nouveaux défis

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Les marins du ciel à l’honneur !

Youri, Axel, Rocky, John, Harry et les autres….ils se reconnaissent à leurs noms de code, « eux », ce sont ces pilotes qui appartiennent à la même famille, celle des « marins du ciel » ! Cette connivence de tous les instants est le fruit des longues heures passées à acquérir la maîtrise d’un métier hors du commun. Cette connaissance mutuelle, indispensable au travail en équipe, forme le ciment de l’esprit d’équipage, véritable ADN de la Marine et de l’aéronautique navale. Qu’ils volent sur des avions de patrouille maritime, sur des hélicoptères ou, encore, sur chasseurs, ces combattants de la troisième dimension s’appuient sur cette cohésion pour mener à bien leurs missions ! Le pilote de chasse a beau être seul aux commandes de son avion, son équipier n’est jamais bien loin. Sur les autres aéronefs, c’est en équipages constitués que l’entraînement et les qualifications sont effectués, gage du succès en opérations. Mais l’ADN des marins du ciel, c’est aussi la recherche permanente de l’innovation en lien avec les organismes experts (CEPA et CENTEX) et l’échelon central car il faut innover pour combattre ! La capacité de l’ATL 2 à mettre en œuvre des armes contre terre en est l’illustration (bombes guidées laser GBU 12 en mai 2015 puis GBU 58 en octobre 2016 et GBU 49 dans le futur – bombe guidée laser et GPS).

L’éventail des missions de l’aéronautique navale est très large et couvre l’ensemble du spectre des opérations dans lesquelles la Marine est aujourd’hui engagée : La dissuasion via la FANU mais aussi via la participation des moyens aériens aux missions de sûreté ASM, contribuant à la liberté d’action des SNLE ; « Chammal » avec le déploiement d’un l’Atlantique 2 et de quatre RFL Marine, sur la base H5 en Jordanie au sein d’un plot mixte Armée de l’air – Marine Nationale ; les missions de surveillance de nos approches et de notre espace maritime qui s’inscrivent à la fois dans le cadre de l’Action de l’Etat en Mer et de la Défense Maritime du Territoire, incluant le contre-terrorisme maritime qui a dû s’adapter à la menace actuelle ; enfin, les aéronefs embarqués – près de la moitié de la flotte – font partie intégrante du système d’armes du bâtiment porteur. C’est la force du lien entre le bâtiment et son hélicoptère qui conditionne le succès en opérations.

Présente au salon du Bourget, du 19 au 25 juin prochain, l’aéronautique navale fête, cette année, le centenaire de l’aviation de patrouille maritime. Cols Bleus met à ainsi à l’honneur nos marins du ciel !

Capitaine de vaisseau Bertrand Dumoulin, directeur de la publication.

 

 

Force centenaire, presque aussi vieille que les débuts de l’aviation, l’aéronautique navale, embarquée à bord des bâtiments ou opérant depuis la terre, est l’extension naturelle et nécessaire des capacités de projection et d’intervention de la flotte. Indissociable et pleinement intégrée à l’ensemble des composantes de la Marine, l’aéronautique navale a pris part à l’ensemble des conflits dans lesquels la France a été engagée depuis 20 ans. La somme de compétences acquises par les marins du ciel, couplée à l’efficacité et aux performances des aéronefs font de la force de l’aéronautique navale une composante décisive dans les missions que mène la Marine au large des côtes françaises et plus généralement partout où les intérêts de la France sont menacés.

Entretien - Vice-amiral Bruno Thouvenin, commandant la Force de l’aéronautique navale (ALAVIA)

 

 

Outil opérationnel - Un engagement de tous les instants

 

 

 

Capacité d’adaptation - L’indispensable entraînement opérationnel

 

 

Modernisation - Relever les défis d’aujourd’hui pour préparer demain

 

 

 

Dossier réalisé par l’ASP Thomas Casaux

Entretien - Vice-amiral Bruno Thouvenin, commandant la Force de l’aéronautique navale (ALAVIA)

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Cols Bleus : Amiral, pouvez-vous nous rappeler rapidement les missions de la Force de l’aéronautique navale ? 

VA Bruno Thouvenin : La Force de l’aéronautique navale, c’est près de 200 aéronefs et 6 000 marins du ciel à gérer, en comptant ceux affectés chez nos partenaires, que je dois pour les premiers mettre en œuvre, de la préparation à l’exécution des vols, en passant par l’entretien et le soutien aux opérations, et pour les seconds former et entraîner. 

Mon objectif étant qu’ils répondent aussitôt présents pour les missions opérationnelles auxquelles ils sont appelés.

 

CB : Quel bilan dressez-vous de ces trois ans passés à la tête de l’aéronautique navale ? 

VA B. T. : Les défis au cours de ces trois années ont été nombreux, mais la force des marins du ciel est de s’adapter sans cesse. C’est ce que nous nous efforçons de faire dans un environnement en perpétuelle mutation, avec des budgets contraints et une activité opérationnelle toujours plus dense et durable. Dans ce contexte, et afin de répondre présents, les principaux enjeux résidaient dans le maintien des qualifications du personnel et la disponibilité des appareils. Sur les deux dernières années, les membres du Groupe aérien embarqué (GAé) ont dépassé les 200 jours de mer, et donc d’absence, par an, 180 jours pour les équipages des détachements d’hélicoptères et 150 pour ceux des Atlantique2 (ATL2). Une telle durabilité en opérations des hommes et des appareils ne saurait être garantie sans les efforts constants de toute la chaîne des marins du ciel.  

Le déploiement du porte-avions en ArromanchesIII a vu pour la première fois son groupe aérien embarqué essentiellement composé de Rafale Marine, aux côtés des hélicoptères et de l’E2C Hawkeye, le Super Étendart Modernisé (SEM) ayant été retiré du service actif en juillet dernier. Cette étape a constitué pour moi un temps fort, car il marquait l’aboutissement d’un travail entamé des années auparavant alors que j’œuvrais au sein du bureau plans programmes à l’état-major de la Marine. 

Cet engagement opérationnel ne saurait être optimal sans veiller à la sécurité, objet d’une priorité pendant mes trois années de commandement de la force. Cette année, l’aéronautique navale est devenue la première des sept autorités d’emploi étatiques agréée sur l’ensemble du périmètre de la navigabilité (aptitude d’un aéronef à effectuer sa mission dans des conditions acceptables de sécurité), et ce, un an avant l’échéance prévue, répondant ainsi à un véritable enjeu de sécurité. En janvier dernier, le porte-avions a été le dernier site certifié au sein de la Marine nationale après les quatre bases d’aéronautique navale. 

 

CB : Quels seront les grands enjeux à venir qu’il reste à piloter pour la Force de l’aéronautique navale ? 

VA B. T. : La Force de l’aéronautique navale est aujourd’hui un outil cohérent et complet. Sa vocation implique cependant des mutations constantes pour s’adapter à un contexte opérationnel changeant et une force d’action navale en modernisation. Les défis sont donc nombreux. Le principal enjeu actuel est la montée en puissance des Caïman Marine. Il nous faut veiller à la cohérence entre la création de détachements et la livraison des FREMM (frégate multimissions). Je serai aussi particulièrement vigilant à la remontée en puissance des ATL2 qui nécessitera de former les équipages en conséquence. De la même manière nous devons continuer de consolider les équipages de Falcon 50 pour mettre en œuvre une flotte constituée, depuis 2016, de 8 appareils. Autre objet d’attention, le maintien des qualifications et savoir-faire tactiques du personnel du GAé, et notamment des pilotes pendant la refonte à mi-vie. L’engagement opérationnel des Rafale Marine, depuis des bases à terre aux côtés de nos ATL2, en constitue l’une des principales réponses. Je me suis déplacé sur la base aérienne projetée d’où ils sont mis en œuvre, et ai pu constater que leur intégration au dispositif en place fonctionne bien. Nous allons également doubler notre participation à la PPS (posture permanente de sûreté) aux côtés de l’armée de l’Air. La participation à des exercices majeurs, tels que le Tiger Meet, garantira le maintien des qualifications et la capacité à travailler en interopérabilité. Dans cette même perspective, des vols d’entraînement à bord d’un porte-avions US seront réalisés au premier semestre 2018.

Les prochaines années seront également celles de l’enjeu de l’homogénéisation des parcs. L’arrivée du HIL (hélicoptère interarmées léger) et le travail autour des projets AVSIMAR (avion de surveillance et d’intervention maritime) et PATMAR 2030, formeront un objectif clé pour l’avenir de la force : l’amélioration de l’adéquation appareils/savoir-faire techniques, qu’il s’agisse de mise en œuvre ou d’entretien. La question de la transition entre Alouette III et HIL, via des flottes tampons et la location d’heures de vol, fera l’objet d’une attention toute particulière. 

Les drones, quatrième composante en devenir de l’aéronautique navale, représentent également un enjeu considérable pour la Marine de demain. Les nombreuses expérimentations ont confirmé la nécessité de disposer de ces moyens à bord des bâtiments de la Force d’action navale afin d’étendre leur horizon de détection et leurs capacités de surveillance de zone. Leur mise en œuvre, de même que l’étude portant sur l’élargissement de leur emploi sont désormais nécessaires afin de palier un manque à la fois capacitaire et tactique. 

Les prochaines années seront aussi celles de la permanence opérationnelle. Comme aujourd’hui, la lutte contre le terrorisme et la résurgence des navires et sous-marins étrangers seront au cœur des préoccupations. Pour pouvoir y répondre, la force devra disposer de marins compétents et motivés. Le recrutement demeure la pierre angulaire de notre capacité à faire face aux enjeux de demain et devra logiquement faire l’objet d’une attention toujours plus élevée.

Enfin, il faudra continuer à simplifier les processus afin de lutter contre ce que beaucoup appellent la « surchauffe administrative ».

 

CB : Amiral, pour les jeunes qui souhaiteraient intégrer l’aéronautique navale, quelles sont les qualités premières nécessaires ? 

VA B. T. : L’esprit d’équipage, le sens de la solidarité et du travail. Cette famille, parmi la grande famille des marins, forme un monde de cohésion, d’entraide, de dévouement et de savoir-faire extraordinaires. Sans les marins du ciel, pas d’appareils en vol. Nous intervenons dans le spectre complet des missions de défense de notre pays, du grand large vers la côte, en dessous ou au-dessus du dioptre. De plus, nos trois composantes historiques (GAé, Patmar et hélicoptères) effectuent un travail remarquable et remarqué en aéroterrestre à partir de la mer ou de certaines bases à terre. Ils sont chaque jour les garants du respect du contrat opérationnel, dans un état d’esprit qui force l’admiration, quelles que soient les difficultés. Les commander est chaque jour un honneur et une fierté, comme à chaque fois qu’il m’a été donné de commander une unité de l’aéronautique navale, qu’il s’agisse de la 17F ou de la BAN de Landivisiau. 

  © M. MULLER/MN - Les directeurs de pont d’envol (chien jaune) positionnant des Rafale Marine pour leur catapultage sur le porte-avions Charles de Gaulle.

 

 

© MAËL PRIGENT/MN - Appontage d’un Caïman Marine sur la FREMM Aquitaine.

Outil opérationnel - Un engagement de tous les instants

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L’aéronautique navale est un outil opérationnel indissociable des bâtiments de surface, des sous-marins de la Marine et des fusiliers marins et commandos. L’espace aérien au-dessus de la mer est considéré comme partie intégrante du domaine maritime. Plus de la moitié des aéronefs de l’aéronautique navale sont embarqués à bord des bâtiments et permettent la maîtrise des espaces maritimes en couvrant de façon coordonnée les trois dimensions : sur la mer, sous la mer et au-dessus de la mer. La Force de l’aéronautique navale participe activement aux opérations menées actuellement par la France, sur plusieurs théâtres d’opérations, démontrant ainsi l’étendue de ses capacités opérationnelles et de projection.

L’engagement opérationnel

Depuis 2015, le groupe aéronaval (GAN) participe activement la lutte contre Daech, par ses trois déploiements dans le cadre de l’opération Chammal (missions Arromanches I, II et III). Avec à chaque fois une quarantaine d’aéronefs déployés, la France se place au 2e rang de la coalition qui lutte contre Daech. Par ces déploiements, le GAN contribue à la maîtrise des espaces aéromaritimes et à la projection de puissance, offrant une capacité d’action graduée. Bien peu de marine dans le monde disposent de telles capacités opérationnelles et de projection. Dans la continuité des derniers déploiements du groupe aéronaval, les marins du ciel participent activement à la lutte contre Daech. Actuellement, quatre Rafale Marine sont projetés sur la base aérienne projetée (BAP) en Jordanie, portant à huit le nombre de chasseurs français disponibles pour l’opération Chammal sur le flanc occidental du théâtre. Avec ce « plot mixte » (Rafale Marine et Rafale Air), la Marine marque sa volonté de poursuivre le combat contre Daech tout en s’inscrivant dans la durée en optimisant la gestion de ses flottes en métropole pour répondre aux autres sollicitations, comme la formation des jeunes pilotes. Pour assurer les missions de renseignement dans la lutte contre Daech, un Atlantique 2 (ATL2) est également déployé sur la BAP de Jordanie. Si l’ATL2 est avant tout un avion de patrouille maritime et de lutte anti-sous-marine permettant des missions à long rayon d’action, les flottilles de patrouille maritime ont une bonne expérience des missions aéroterrestres, puisque leurs équipages sont également entraînés à sonder la profondeur des zones désertiques. Grâce aux résultats de ces vols, des dossiers d’objectifs sont bâtis pour frapper les installations et les forces de Daech.

Les aéronefs sont également des éléments clés du système d’armes des frégates. Les détachements d’hélicoptères embarqués leur apportent la vision au-delà de la ligne d’horizon. Ils permettent de renforcer les capacités de combat (lutte anti-sous-marine, antinavire…) et de recueil de renseignements, comme ce fut le cas par exemple lors du déploiement de la frégate de défense aérienne (FDA) Forbin sur le théâtre du Levant (octobre 2016-avril 2017).

© L. BESSODES/MN - Hélicoptères de combats aéromaritimes. Les Caïman Marine équipent le porte-avions et les frégates de premier rang (FREMM et FDA). Ils arment occasionnellement les bâtiments de projection et de commandement (BPC).

 

 

 

Les marins du ciel dans les TAAF et les outre-mer 

Les aéronefs déployés dans ces territoires participent aux missions menées dans les zones économiques exclusives (ZEE) des outre-mer et des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF). Il s’agit d’assurer la souveraineté de la France sur ces territoires éloignés de la métropole, de maîtriser les enjeux économiques et environnementaux (pêche illégale et opération Narcops). Les aéronefs déployés ou détachés participent aux opérations de défense maritime du territoire. 

 

L’aéronautique navale, toujours plus loin    

En août et septembre 2015, un équipage de Falcon 50M de la flottille 24F a mené une opération franco-danoise inédite, à Kangerlussuaq. Le but de ce déploiement était d’acquérir des connaissances sur cet environnement si particulier. Le Falcon 50M s’est posé pour la première fois sur la base américaine de Thulé, au nord du Groenland, pour ravitailler avant de repartir vers Kangerlussuaq. Une première pour les forces armées françaises.

© MN - Le Falcon 50M assure les missions de surveillance et d’intervention maritime. Il s’agit d’un moyen militaire essentiel pour assurer la posture permanente de sauvegarde maritime.

 

 

 

Focus - Une chasse 100 % Rafale  

Pour la première fois dans l’histoire de l’aéronautique navale, la chasse embarquée est désormais composée d’une flotte homogène. La polyvalence et la maturité du Rafale Marine ont permis au GAé, après le retrait du service actif du SEM en juillet 2016, la mise en œuvre d’un groupe « tout Rafale » au dernier trimestre 2016, pendant la mission Arromanches III. Cette homogénéisation entraîne des économies d’échelle sur la formation des personnels comme sur la maintenance des appareils, davantage de souplesse en matière de catapultage et un allégement de la charge de travail du pilote à l’appontage (aides au pilotage du Rafale). Cela permet également d’augmenter la durée maximum des vols (de 5h à 6h30), d’augmenter le rayon d’action des appareils et la capacité d’emport d’armement. 

 

Témoignages

EV1 Bastien, EOPAN  

« J’ai longtemps cru que le métier de pilote de chasse était réservé à des personnes ayant suivi un cursus scientifique maths sup/spé. J’avais un bac S et une licence d’histoire lorsque j’ai découvert que le cursus EOPAN (élève-officier pilote de l’aéronautique navale) permettait d’accéder à ce métier, sans davantage de compétences aéronautiques ou heures de vol préalables. C’est en 2010 que j’ai pu suivre le cursus EOPAN. Après 4 ans de formation initiale, j’ai été affecté à Landivisiau comme pilote de chasse sur Rafale Marine. Une fois sur cet appareil, la formation n’est pas terminée et l’acquisition de qualifications est longue mais passionnante. 

J’ai réalisé deux embarquements sur le porte-avions Charles de Gaulle pour acquérir mes qualifications à l’appontage. En octobre 2016, j’ai été déployé au-dessus de l’Irak pour effectuer mes premières missions opérationnelles. Ce sont des moments intenses qui nécessitent une attention de tous les instants et qui concrétisent le travail effectué au cours des années de formation. »

 

SM Jonathan, DASBO   

« Les avions : rêve de gosse ? Pas que ! Je décide donc de m’engager dans la Marine après le lycée en tant qu’opérateur acoustique volant. Après 4 mois de formation initiale à l’École de Maistrance, j’intègre l’Ecole du personnel volant en février 2015 . La formation comporte 4 mois de tronc commun et une phase de spécialisation de 4 mois. À l’issue, je suis affecté à la flottille 21F sur Atlantique 2 en tant que 4e opérateur. Après un passage au centre des opérations qui m’a permis d’appréhender les différentes missions et théâtres, je rejoins la 21F pour un poste de 3e opérateur. Impatient d’être confronté à ce pour quoi j’ai été formé, j’ai découvert les opérations, qu’elles soient de surveillance maritime, anti-sous-marine ou de renseignement aéroterrestre. » 

© V. ORSINI/MN - D’abord déployé dans le golfe Arabo-Persique pour mener des missions de reconnaissance aérienne au-dessus de l’Irak, l’ATL2 a été repositionné sur la BAP de Jordanie depuis le 10 février 2016.

 

 

Questions à

CV Janicot, commandant de la BAN de Lann-Bihoué à l’occasion des 100 ans de la Patmar 

© J.-P. PONS/MN

Quel est le rôle de la base aéronautique navale de Lann-Bihoué dans le soutien des missions de la Patmar ?

Les acteurs du site de Lann-Bihoué agissent dans les domaines des opérations, de la formation et de l’entraînement, de la technique et de la protection. Ils soutiennent également les flottilles opérationnelles avec pour objectif unique : mettre en œuvre des aéronefs avec des équipages entraînés qui réalisent les missions opérationnelles qui nous sont ordonnées.

La Patmar fête cette année son centenaire, quelles sont les principales évolutions qui ont marqué ces 100 ans d’activité opérationnelle ?

Dès sa création en 1917, le Centre d’aviation maritime de Lorient avait   vocation à mettre en œuvre des hydravions pour lutter contre les sous-marins qui menaçaient nos intérêts. La défense au large de nos côtes ou de celles de nos alliés contre cette menace n’a cessé d’être l’objectif principal de la Patmar durant ces 100 années d’activité opérationnelle. Les exigences de rigueur, d’organisation et de performance de la lutte sous-marine ont permis aux équipages de Patmar de s’adapter à l’évolution de la menace, mais également d’élargir leur spectre d’intervention au milieu aéroterrestre.

Quels sont aujourd’hui les principaux enjeux pour la Patmar ?

La rénovation et la prise en compte des obsolescences de la tranche tactique des ATL2 constituent les perspectives d’évolutions majeures de cette composante. Dans ce cadre, si la disponibilité technique reste un point clé de la réussite, l’organisation et les compétences des équipages de Patmar qui armeront l’ATL2 au « Standard 6 » devront évoluer et constitueront une étape essentielle pour préparer l’après ATL2.

 

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